L'Union générale des commerçants et artisans Algériens (UGCAA) a plaidé jeudi en faveur d'un "plafonnement des prix des produits de large consommation", notamment pour le sucre et l'huile, dont les prix ont "fortement" augmenté au début du mois de janvier 2011. "Les produits de large consommation ont connu ces dernières années des hausses constantes. Mais l'augmentation des prix relevée ces derniers jours est forte, car il s'agit de hausses de 20 voire de 30 %. C'est pour cela l'UGCAA appelle l'Etat à plafonner les prix de ces produits, à l'instar du sucre, de l'huile et des légumes secs", une mesure qui doit concerner tous les intervenants dans le circuit commercial, a affirmé à l'APS Salah Souilah, secrétaire général de l'union. Afin de juguler cette flambée des prix, il est nécessaire pour les pouvoirs publics, explique-t-il, d'appliquer cette mesure sur "les importateurs, les grossistes et les détaillants" des produits alimentaires de première nécessité dont les prix ont sensiblement augmenté depuis le début de cette semaine, alors que les intervenants sur le marché se jettent la responsabilité. "Pour les détaillants, les grossistes en sont responsables. Mais ces derniers attribuent cette hausse aux prix appliqués par les importateurs, lesquels considèrent que l'évolution des prix des produits sur le marché local est liée aux fluctuations des cours sur le marché mondial", relève le même responsable qui a assuré que l'UGCAA "intervient de façon ininterrompue dans le domaine de la sensibilisation des commerçants soit à travers le contact direct ou par voie de presse" dans le but "de faire respecter les prix". Une tournée dans les magasins et les grandes surfaces à Alger permet de confirmer la tendance haussière de la mercuriale des denrées alimentaires: l'huile de table, dont le prix était de 660 Da pour le bidon de 5 litres, est passé à 780 Da, tandis que le sucre est proposé à 130 Da et 65 Da le kg pour la farine, de quoi inquiéter consommateurs, mais aussi les boulangers qui disent être dans l'obligation ''de répercuter les nouveaux prix sur leurs produits''. Même si certains boulangers déclarent n'avoir pas répercuté, jusqu'ici, cette augmentation sur les produits de la pâtisserie, ils comptent le faire dès qu'ils renouvellent leurs stocks. Avec un "prix du quintal (qx) de farine de 2.180 Da chez les grossistes, de l'huile dont le prix d'un bidon de 5 litres à 750 Da et le sucre qui est cédé désormais au marché de gros à 110 Da contre 79 Da il y a quelques jours, je serais obligé, si cette hausse persiste, d'augmenter automatiquement les prix de mes produits, sinon je serais pénalisé", affirme Ahmed, gérant d'une boulangerie-pâtisserie à Alger-Centre. Matière nécessaire pour la fabrication des entremets et des confiseries, la margarine a également vu son prix grimper à 1.700 da les 10 kilo alors qu'elle faisait 1.250 Da il y a quelques jours, fait remarquer, pour sa part, un pâtissier qui assure que "si les prix restent à leurs niveaux haussiers constatés depuis quelques jours, je dois changer les prix de mes produits dès samedi prochain". Il convient de rappeler que l'Etat a maintenu, dans le cadre de la régulation des prix des denrées de première nécessité, les prix d'achat des céréales auprès des Coopératives des céréales et de légumes secs (CCLC), à savoir 4.500 DA/qx pour le blé dur, 3.500 DA/qx pour le blé tendre et 2.500 DA/qx pour l'orge. Ainsi, les prix de la baguette de pain est fixé à 7,5 Da pour le pain ordinaire et 8,5 Da pour le pain amélioré, alors que le prix du lait en sachets est maintenu à 25 Da le sachet d'un litre. Le ministère du Commerce a réitéré mercredi la volonté de l'Etat pour poursuivre sa politique de subvention des prix des produits de large consommation qui ont connu ces derniers jours de fortes hausses dues notamment à "l'augmentation des cours sur les marchés mondiaux et à l'exagération des marges bénéficiaires pratiqués par certains commerçants". Le ministère se penche actuellement sur la promulgation rapide des textes d'application de la loi sur la concurrence et les pratiques commerciales à travers "le plafonnement des prix et la limitation des marges de bénéfice des produits de large consommation", a-t-on indiqué auprès du ministère.