Les nouveaux dirigeants tunisiens se réunissaient dimanche pour former un gouvernement de transition en vue de rétablir l'ordre dans le pays, après un mois de violentes protestations politiques et sociales qui ont conduit le président Zine El Abidine Ben Ali à quitter la Tunisie pour l'Arabie Saoudite. Des consultations entre le Premier ministre Mohammed Ghannouchi et les différents représentants des partis politiques et de la société civile sont en cours pour désigner les personnalités chargées de conduire le processus de transition jusqu'aux prochaines élections, prévues dans un délai de deux mois. M. Ghannouchi a été chargé samedi de former un nouveau gouvernement par le Président par intérim, Foued Mebazaa. Dimanche, un calme relatif était revenu dans la capitale et sa banlieue. Le dispositif de sécurité a été quelque peu allégé au coeur de Tunis où seule la police était visible après l'entrée en vigueur du couvre-feu. Les grandes artères étaient quasi-désertes et l'armée était déployée à tous les endroits stratégiques de la capitale, notamment à l'aéroport international Carthage. Le président tunisien par intérim a souligné lors de la cérémonie de prestation de serment, l'importance de rétablir le calme et affirmé que "tous les Tunisiens sans exception et sans exclusive" seraient associés au processus politique promettant de consacrer le pluralisme et la démocratie. Au plan international, le soulèvement populaire a été soutenu et salué par plusieurs pays qui ont affirmé respecter la volonté du peuple tunisien et son droit à choisir ses dirigeants et espèrent que la sécurité et la stabilité seraient rétablies dans le pays au plus tôt. Le gouvernement soudanais a salué le peuple tunisien pour son choix "de déterminer lui-même son avenir politique" estimant que ce changement populaire "est une occasion de réaliser la liberté, la prospérité, la sécurité et la stabilité". Par la voix de son chef de la diplomatie, le gouvernement koweïtien a, lui aussi, exprimé son respect pour le choix du peuple tunisien et espère le voir surmonter la "délicate situation". En Palestine, les partis et formations politiques se sont félicités samedi du "soulèvement populaire" en Tunisie", saluant le peuple tunisien pour son "courage" et sa solidarité. L'Organisation de la conférence islamique (OCI), qui compte 57 membres, a, elle aussi, assuré sa solidarité au peuple tunisien l'exhortant à "préserver la sécurité et la stabilité" du pays. En Egypte, le ministère des Affaires étrangères a appelé à l'unité du peuple tunisien se disant confiant que "la sagesse des frères tunisiens les incitera à la retenue et empêchera le pays de plonger dans le chaos". Le Canada, s'est dit, quant à lui, "heureux d'apprendre que des élections libres doivent avoir lieu dans un avenir rapproché ,ce qui permettra à tous les tunisiens de contribuer à l'instauration d'un gouvernement déterminé à respecter la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit". Le soulèvement des Tunisiens a également été soutenu en Suisse où un millier de personnes se sont regroupés samedi à Lausanne et à Genève pour soutenir le choix du peuple tunisien.