Le réalisateur algérien Rachid Bouchareb s'est dit "très heureux" que son film "Hors-la-loi" soit nominé aux Oscars 2011 dans la catégorie des meilleurs films étrangers. "Je suis très heureux de cette nomination pour moi et pour l'ensemble des acteurs, techniciens et les différents partenaires qui ont soutenu le film", a indiqué Bouchareb dans une déclaration à l'APS à partir de Los Angeles (Etats-Unis d'Amérique) où son film est sélectionné. Le film "Hors-la-loi" a été nominé mardi aux Oscars 2011 dans la catégorie des meilleurs films étrangers, a annoncé l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences. Bouchareb a estimé que "c'est déjà un bon acquis d'avoir franchi les différentes étapes de la sélection des Oscars", soulignant que "tout ce qui viendra par la suite ne sera qu'une bonne surprise et un bonus". Les différentes distinctions que collectionne ce long-métrage sont intervenues après une vive polémique, notamment lors de sa sélection au dernier Festival de Cannes, en mai 2010. Aujourd'hui, il apparaît clair que la sélection de "Hors-la-loi" pour les Oscars est une reconnaissance mondiale de la qualité du film, violemment pris à partie par certains milieux nostalgiques de l'époque coloniale. A ce propos, Bouchareb a qualifié cette polémique de "gratuite", soulignant que "ce qui s'était produit à Cannes avait pour but de nuire au film et de le discréditer bien avant sa projection". "Le film est aujourd'hui distribué dans le monde entier et rien ne peut désormais l'empêcher de vivre mais aussi de rencontrer des publics de différentes nationalités", a-t-il affirmé. "Hors-la-loi" a été nominé aux côtés de quatre autres films étrangers, à savoir ôBiutifulö (Mexique), "Dogtooth" (Grèce), "In a Better World" (Danemark) et "Incendies" (Canada). Les lauréats seront connus lors de la cérémonie organisée le 27 février au Kodak Theatre à Hollywood à l'occasion de la 83e édition de la cérémonie des Oscars. Pour ce qui est du règlement des Oscars, il stipule qu'un film ne peut être proposé au vote des membres de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences (AMPAS) que s'il est sorti en salle dans le comté de Los Angeles durant l'année précédant la cérémonie. A cet effet, la nomination du film fait suite à la campagne lancée par l'Algérie, en décembre 2010, pour le soutien de ce long-métrage aux Oscars 2011. Cette campagne a été entamée dans l'une des salles de cinéma de Los Angeles, avec le soutien financier de la compagnie nationale Sonatrach, en partenariat avec le ministère de la Culture. Le financement du film "Hors-la-loi" de la part de l'Etat algérien se situe à hauteur de 24% du budget total, alors que les financements publics français se sont limités à 15%, le reste du budget provenant de partenaires privés dont Studio Canal et de coproducteurs belges et tunisiens. "Hors-la-loi" aborde, à travers une fiction, la lutte du peuple algérien contre l'oppression et son combat pour se libérer du joug colonial. Ce long-métrage a déjà remporté plusieurs distinctions, notamment le grand prix du 18e Festival international du cinéma de Damas et le prix du meilleur film arabe. Sorti le 5 novembre dans les salles aux Etats-Unis d'Amérique, le film raconte l'histoire de trois frères, Saïd, Messaoud et Abdelkader. Leurs destins sont différents, mais leur combat est le même, celui de vivre en paix et dans la dignité, car ils sont liés par leur attachement à leur mère et à leur patrie. Cette famille a été, d'abord, dépouillée dans les années 30 de sa terre dans la région des Hauts-Plateaux, puis victime des massacres du 8 mai 1945. L'aîné, Messaoud, engagé en Indochine, s'initie aux techniques militaires et découvre la lutte des Vietnamiens. Plus instruit et politisé, Abdelkader milite dans la clandestinité. Saïd, qui a emmené sa mère à Paris, dans le bidonville de Nanterre, entre dans les milieux marginaux de Pigalle et fait fortune. Au début de la guerre de libération nationale, toute la famille se retrouve à Paris. Responsable au sein de la Fédération de France du Front de libération nationale, Abdelkader amène ses deux frères à le rejoindre dans cette lutte. Ils rencontreront aussi des Français solidaires de leur combat. Le casting de ce long-métrage de 2h18 mn réunit les comédiens Sami Bouajila (Abdelkader), Jamel Debbouze (Saïd), Roschdy Zem (Messaoud), Chafia Boudraa (la mère), Ahmed Benaïssa (le père) et Bernard Blancan (le colonel Faivre).