L'histoire et la culture du peuple sahraoui en lutte contre l'occupation marocaine ont été jeudi au centre d'un débat dans la ville italienne de Fiori, dans la région d'Emilie-Romagne. La conférence, à laquelle ont assisté le maire de la ville, Paulo Ragasini, des élus locaux, des universitaires, des étudiants et des représentants du mouvement associatif, a permis de faire connaître l'histoire d'un peuple qui lutte pour le recouvrement de son droit à la liberté. A l'ouverture de cette rencontre, le représentant du conseil municipal de la ville, Davidi Dri, a souligné le "soutien" de la ville de Fiori et toute la région à la cause du peuple sahraoui et à son "combat pour un règlement juste et définitif" du conflit sahraoui permettant à ce peuple de "recouvrer ses droits reconnus dans les résolutions onusiennes". A cet égard, il a salué les actions de sensibilisation à la cause sahraouie du mouvement associatif dans plusieurs villes de la région, notamment Modene, Ravenne et Bologne, affirmant que le soutien à la "lutte pacifique et civilisée" du peuple sahraoui pour l'exercice de ses droits était un "devoir citoyen" envers la primauté du Droit et le respect des droits de l'homme. Pour sa part, la représentante du mouvement associatif, Julia Olmi, a insisté sur la nécessité de "préserver" la mémoire et la culture du peuple sahraoui en tant que "dimensions centrales dans sa résistance à l'occupation". Dans ce cadre, elle a indiqué que le long travail effectué par des universitaires de la région sur cette question, en collaboration avec des militants et acteurs sahraouis, a abouti à l'édition d'un manuel scolaire d'histoire qui sera mis à la disposition des écoles dans les camps de réfugiés sahraouis. Ce travail a également donné lieu, a-t-elle ajouté, à la confection de deux autres ouvrages sur ce sujet qui seront mis à la disposition des universitaires de la région. Pour elle, le soutien au peuple sahraoui ne doit pas seulement se limiter aux aides humanitaires, "mais doit englober aussi le volet politique parce que la cause sahraouie est une cause juste". Sur cette question, l'universitaire, Fabio Cassini, a estimé que le travail académique effectué par ses collègues "permettra l'enseignement de l'histoire juridique et politique du combat d'un peuple africain, de manière académique et scientifique", pour "l'exercice de son droit à l'autodétermination et l'indépendance". L'universitaire a ajouté que ce produit intellectuel vise à "mettre en évidence les ambiguïtés et les dysfonctionnements du système international qui a failli dans la mise en œuvre des dispositions relatives aux droits politiques et humains contenues dans les textes internationaux". Un étudiant a présenté, en cette occasion, un exposé sur l'histoire du conflit sahraoui, depuis l'invasion du Sahara occidental par le Maroc en 1975, "avec la complicité de l'Espagne et de la Mauritanie, mais aussi avec le soutien de la France", rappelant les différentes résolutions des Nations unies sur le conflit, notamment la 1514. Le secrétaire général de l'Union des journalistes et écrivains sahraouis Lakhal Ma Laïnine, invité de cette rencontre, a insisté sur la nécessité de faire prévaloir le droit international dans le règlement du conflit. Il a dénoncé le "régime expansionniste marocain", qui "non seulement occupe les territoires sahraouis, mais pille aussi ses richesses et contraint une partie du peuple sahraoui à l'exil" depuis plus de 35 ans. Il a également invité l'assistance à ne pas perdre de vue "les violations persistantes" des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, "à commencer, a-t-il dit, par le droit à l'expression pacifique et à la vie tout court".