Les dirigeants d'organisations pour jeunes ont exprimé leurs positions de solidarité avec la cause sahraouie. La «révolte des jeunes Sahraouis contre l'occupation marocaine» a été au cœur d'un débat animé avant-hier par des organisations et associations italiennes à la lumière du démantèlement, par la force, du «camp de la liberté» le 14 novembre 2010, près d'El Ayoun occupée. La rencontre organisée par l'Association nationale italienne de solidarité avec le peuple sahraoui (ANSPS) s'est déroulée en présence de dirigeants d'organisations pour jeunes appartenant aux différents partis italiens et du secrétaire d'Etat sahraoui pour la Jeunesse et les Sports, Mouloud Mohamed Fadhel. Dans son intervention, M. Fadhel a souligné que sa participation constituait «une halte à la mémoire des sacrifices des jeunes Sahraouis trois mois après le démantèlement du camp de la liberté par les forces de l'armée d'occupation marocaine». Ces événements nous interpellent pour reconnaître la force des jeunes Sahraouis qui ont pu se libérer de la peur et qui ont démontré que «la force de la jeunesse est en mesure de vaincre le désespoir». Le secrétaire d'Etat sahraoui a appelé les organisations italiennes pour jeunes à visiter les camps sahraouis et à soutenir les jeunes qui fêtent le 35e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). De son côté, l'avocate Francesca Doria, qui occupe le poste d'observateur international des procès intentés dans les régions occupées, a exprimé «sa préoccupation» quant aux procédures suivies pour juger les militants sahraouis des droits de l'homme dans les territoires occupés, notamment les sept ayant attendu plus d'une année «sans procès alors qu'ils étaient censés être jugés par un tribunal militaire avant de transférer leurs dossiers vers un tribunal civil». Elle a également témoigné des «entraves» qu'elle avait rencontrées lors de l'accomplissement de ses missions, s'interrogeant sur le déroulement des procès de certains prisonniers d'opinion «en l'absence des citoyens sahraouis qui ont peur de se voir emprisonnés». Par ailleurs, Mme Doria n'a pas manqué d'afficher son étonnement face «aux accusations lancées par l'administration marocaine contre les observateurs internationaux, qu'elle accuse d'être à la solde d'autres pays». Elle a appelé, dans ce contexte, les organisations pour jeunes à visiter les territoires occupés pour transmettre au monde entier la situation des droits de l'homme dans la région et apporter leur soutien aux jeunes Sahraouis dans leur lutte contre l'occupation. De leur côté, les dirigeants d'organisations pour jeunes ont exprimé, tour à tour, leurs positions de solidarité avec la cause sahraouie et la lutte des jeunes Sahraouis pour la liberté et la dignité. Dans ce contexte, Giovanni Corbo, responsable des relations extérieures au Forum national de la jeunesse italienne, a affirmé «connaître la cause sahraouie depuis plus de dix ans». Et de s'interroger sur l'aspect négatif des positions de la Minurso «face aux violations des droits de l'homme au Sahara occidental». Pour sa part, Brando Benifei, responsable des relations extérieures de la Jeunesse démocratique, a salué cette initiative «sans précédent qui a réuni tous les courants du mouvement juvénile italien pour exprimer leur soutien à la lutte juste du peuple sahraoui». Il a également mis en exergue le rôle joué par les jeunes dans les événements de Gdeim Izik, relevant «les injustices et la privation des droits dans les régions sahraouies occupées». Le représentant de l'organisation de la Jeunesse libérale italienne, Enrico Saponaro, a, de son côté, réitéré la position «indéfectible» des jeunes libéraux vis-à-vis de la question sahraouie. Une position qu'ils ont exprimée à travers les différents communiqués rendus publics par l'organisation. Il a, dans ce sens, insisté sur la nécessité de «faire la différence» entre l'exercice des droits et l'application des lois, affirmant que la loi de l'administration occupante «entravait l'exercice des droits civiques et politiques de la population sahraouie». Le même responsable a préconisé des moyens «concrets et efficaces» pour soutenir le peuple sahraoui dont «l'incitation du ministère italien des Affaires étrangères à émettre des positions plus efficientes en faveur de cette cause». Le président de l'Organisation des jeunes d'Europe, Mattia Di Tommaso, a, pour sa part, indiqué «avoir découvert la cause sahraouie par hasard» par le biais de son professeur tout en exprimant son étonnement face à «l'oubli entourant cette question marquée par une longue histoire de lutte et de résistance». Evoquant son expérience avec la question sahraouie, Di Tommaso a exprimé son «admiration» pour la position d'un citoyen marocain qui, a-t-il dit, avait pris part à ses côtés dans une manifestation pacifique devant l'ambassade du Maroc à Rome, où il avait demandé le micro pour exprimer son «indignation contre les pratiques du régime marocain au Sahara occidental». Il est également revenu sur les «initiatives» qu'il entreprenait au niveau de l'université dans l'objectif de «faire connaître» le peuple sahraoui et sa «lutte héroïque» pour la liberté et l'autodétermination, appelant les organisations des jeunes à prendre part à ses activités dont, entre autres, visiter les camps dans le cadre des festivités du 35e anniversaire de la proclamation de la République sahraouie. M. Di Tommaso a, d'autre part, annoncé l'étude académique qu'il mène dans le cadre de ses études en droit sur «les bases juridiques légitimes du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Par ailleurs, le président de l'ANSPS, Luciano Ardesi, a souligné la «nécessité de visiter les camps des réfugiés sahraouis» appelant les participants à «œuvrer davantage auprès du Parlement européen» à l'effet de mettre un terme à «la spoliation des richesses du Sahara occidental par l'occupant marocain et aux accords européens en vertu desquels les eaux territoriales sahraouies sont illicitement exploitées».