Les participants aux travaux du colloque international sur la poésie féminine ont recommandé, mercredi à Tlemcen, la création d'un réseau liant les différents chercheurs intéressés par la poésie féminine pour la collecte des textes et poèmes. Ce réseau vise, selon les intervenants, à établir un contact entre tous les chercheurs intéressés par la poésie féminine, afin de recenser, collecter et transcrire les différents textes pour les pérenniser. De son côté, Megnounif Chaib, président du comité scientifique de cette rencontre internationale, qui a regroupé un nombre important d'enseignants universitaires nationaux et étrangers, a préconisé "l'institutionnalisation de ce colloque", pour permettre de débattre différents thèmes liés à la poésie féminine. Il a rappelé, dans ce sens, que ce genre de colloques contribue à la préservation d'un pan important de la mémoire populaire. Mohamed Khermache de l'université de Fès (Maroc) a souligné que cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre de la manifestation "Tlemcen, capitale de la culture islamique", a donné l'occasion aux spécialistes de puiser dans le fonds de la poésie féminine et de valoriser le caractère urbain et social de cette expression littéraire. Les travaux de ce colloque de trois jours, organisé par le Centre national de recherche en préhistoire, anthropologie et histoire en coordination avec l'université "Abou Bekr Belkaid" de Tlemcen, ont abordé des genres de la poésie féminine comme "El Haoufi", évoqué par Zineb Senouci-Brikci d'Algérie, que "ce mode de poésie orale propre à la gent féminine a été chanté pour exprimer d'intenses sensations et sentiments. Mis à part ce qui est mémorisé par la poétesse, il n'existe pas de traces de ces textes dans les livres et les écrits, ce qui interpelle à réfléchir sur la question et à adopter une approche académique pour collecter et transcrire ces poèmes, a-t-elle ajouté. Fatima Dlimi d'Algérie a abordé la question de l'histoire de l'émergence de la poésie "bouqala", prose de bon présage récitée dans les cérémonies et les soirées familiales, soulignant que les poèmes oraux utilisés dans ce jeu préféré de nombreuses femmes, sont inspirés du patrimoine ancestral et sont profondément liés à la poésie "Haoufi". Boucherit Aziza de France a expliqué que "la bouqala", qui est inspirée du fin fond de la société, est répandue à l'échelle internationale grâce à l'internet. La poésie féminine amazighe a été le thème d'une communication animée par Mehna Mahfoufi (France) qui a indiqué que cette poésie revêt une grande importance dans la vie de la femme amazighe, qui se traduit par la récitation de madih religieux accompagnée d'instruments ordinaires de musique, en solo ou en chorale, dans des cérémonies sociales et religieuses.