RAS JEDIR (Tunisie) - Les Laâmeche, une famille algérienne de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, peinaient encore à croire, mercredi soir, qu'ils se trouvaient enfin en sécurité sur le sol tunisien. Assia, les yeux noyés de larmes, agrippée à sa mère et à son cousin, relate à l'APS, au niveau du point le plus avancé du centre de transit de Ras Jedir, sur la frontière entre la Tunisie et la Libye, l'histoire de "l'expédition" de sa famille depuis la survenue des troubles en Libye. Elle assure qu'elle-même et les siens ont "échappé miraculeusement à une mort certaine" grâce au directeur de l'école où elle enseignait. Ce dernier a réussi à la faire sortir, ainsi que sa famille, à la faveur de l'obscurité et dans des conditions difficiles, de la ville de Zaouia qui, selon elle, est le théâtre d'affrontements très violents. Cette Algérienne de retour de Libye avoue son incapacité à décrire ce qu'elle a vécu ces derniers jours. "Nous étions encerclés et nous ne pouvions pas sortir, c'était la terreur", parvient-elle à lâcher en hoquetant. Effondrée, Assia s'est dit toutefois heureuse de trouver à son accueil à Ras Jedir des journalistes de l'APS et la délégation du Croissant-Rouge algérien (CRA) dirigée par le Dr. Belkacem Amrani qui lui a apporté l'assistance nécessaire. Les membres de la délégation du CRA ont pris ensuite contact avec le consul algérien à la ville de Gafsa en vue d'évacuer cette famille dans les meilleurs délais vers la ville de Sidi Bel-Abbès. Le Dr. Amrani a plus tard assuré à l'APS que la famille a quitté le centre de transit de Ras Jedir, et affirmé que très peu d'Algériens ont transité par ce centre depuis l'arrivée de la mission du CRA, dimanche dernier. La délégation du CRA a pris en charge, avant cette famille, trois jeunes algériens arrivés à Ras Jedir après avoir été délestés, en territoire libyen, de leurs pièces d'identité, de leur argent et de leurs bagages, souligne de son coté Dalal Berrahal, secouriste membre de la délégation du CRA, qui a indiqué que le Consul algérien à Gafsa était intervenu pour rapatrier ces jeunes.