Des militants du mouvement "Jeunes du 20 février" qui réclament des changements politiques de fond au Maroc ont été empêchés violemment par la police d'organiser un rassemblement, dimanche à Casablanca, a-t-on appris auprès d'animateurs du Mouvement. Selon Abdallah Aballagh, joint par téléphone par l'APS, les manifestants ont été empêchés d'organiser leur rassemblement près de la wilaya de la capitale économique du Maroc, précisant que les forces de police ont arrêté plusieurs manifestants. De son coté Oussama El-Khlifi, un des principaux animateurs du Mouvement qui a été libéré après son arrestation plus tôt par les forces de police, a précisé que d'autres activistes ont été également arrêtés parmi eux Chahida Tifraz et Ahmed Mediani. "Toutes les personnes arrêtées ont été relâchées suite au sit-in de protestation, organisé par les manifestants devant le siège local du Parti socialiste unifié (PSU)", a-t-il déclaré, en ajoutant que "beaucoup de militants ont été blessés lors de l'intervention de la police" Oussama El-Khlifi a indiqué par téléphone à l'APS que les blessés ont été transportés à l'hôpital de la ville avant de souligner que "les jeunes restaient mobilisés pour la manifestation prévue le 20 mars afin de réclamer de réels changements politiques au Maroc". Ce rassemblement intervient quatre jours après le discours du roi du Maroc Mohammed VI annonçant "une révision constitutionnelle" et la mise en place d'une "commission ad hoc" chargée de présenter les propositions de réforme de la loi fondamentale d'ici le mois de juin prochain. Le roi du Maroc avait indiqué mercredi dernier dans un discours, le premier depuis les manifestations du 20 février réclamant l'adoption d'une nouvelle constitution, la dissolution du parlement et la démission du gouvernement, que cette révision sera suivie d'un référendum, dont la date n'a pas été fixée. Cette révision, avait-il dit, doit avoir comme base sept fondements majeurs. Ils concernent notamment "la séparation et l'équilibre des pouvoirs", "un parlement issu d'élections au sein duquel la prééminence revient à la Chambre des représentants (chambre basse), le renforcement du statut du Premier ministre" et "la constitutionnalisation de l'institution du Conseil de Gouvernement". En réaction à ce discours, des militants politiques et associatifs qui appellent à des changements en profondeur ont émis plusieurs critiques vis-à-vis du projet, soulignant que la réforme constitutionnelle ne répondait pas à leurs attentes notamment l'institution de la monarchie constitutionnelle. Ils considèrent que la réforme annoncée ne "visait en réalité qu'à démobiliser les forces qui appellent à de réels changements politiques au Maroc".