Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont rejeté mardi les demandes formulées par la présidence française du G8 sur des sanctions militaires contre la Libye en proie aux violences, et se sont référés au Conseil de sécurité de l'Onu, au terme de leur réunion entamée la veille à Paris. Ni zone d'exclusion, ni forces de frappes aériennes, proposées par la France et la Grande Bretagne, encore moins de livraison d'armes réclamé par le Conseil national de transition (CNT) libyen, instance représentative de l'opposition armée au Colonel El Gueddafi, et que seule Paris a reconnu comme "unique et légitime représentant du peuple libyen", n'ont été retenues par les membres du G8 récalcitrants à ces options, à l'issue de leur réunion couronnée par une conférence de presse. En revanche, les ministres se sont entendus sur un accord sur la relance des discussions au Conseil de sécurité de l'Onu pour d'éventuelles mesures économiques contre la Libye. A la demande de Paris, les 27 ont accepté également qu'une rencontre entre l'Union européenne, l'Union africaine et la Ligue arabe ait lieu dans les prochains jours. La France et la Grande Bretagne britannique n'avaient déjà pas réussi vendredi à Bruxelles, à convaincre leurs partenaires européens de procéder à des frappes militaires ciblées sur la Libye et les conclusions de la rencontre des dirigeants européens, étaient bien en dessous de leurs espérances. Les dirigeants européens, dont l'Allemagne, qui ne veulent pas discuter avec le CNT libyen, avaient simplement accepté "d'examiner toutes les actions nécessaires pourvu qu'il y ait un besoin démontrable, une base juridique claire et un support de la région". L'Union européenne attendra donc que le Conseil de sécurité de l'ONU fasse une résolution en ce sens et attend le soutien de la Ligue arabe qu'elle juge "nécessaires". Le G8, actuellement sous présidence française, réunit une fois par an, les pays aux économies avancées dans le cadre de discussions informelles avec un rôle d'orientation et d'impulsion politique. Cette réunion est préparatoire au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement prévue en mai prochain à Deauville (Normandie-France).