Les ministre des Affaires étrangères du G8 ont rejeté mardi les demandes formulées par la présidence française du G8 sur des sanctions militaires contre la Libye en proie aux violences, et se sont accordés pour des discussions au Conseil de sécurité de l'Onu, au terme de leur réunion entamée la veille à Paris. Ni zone d'exclusion, ni forces de frappes aériennes, proposées par la France et la Grande-Bretagne, ni encore moins de livraison d'armes réclamé par au Conseil national de transition (CNT) libyen, instance représentative de l'opposition au Colonel El-Gueddafi, et que seule Paris a reconnu comme "unique et légitime représentant du peuple libyen ", n'ont été retenues par les membres du G8 récalcitrants à ces options, à l'issue leur réunion couronnée par une conférence de presse. En revanche, les ministres se sont entendus pour un accord sur la relance des discussions au Conseil de sécurité de l'Onu pour d'éventuelles mesures économiques contre la Libye. A la demande de Paris, les 27 ont accepté également qu'une rencontre entre l'Union européenne, l'Union africaine et la Ligue arabe ait lieu dans les prochains jours. Lors d'une conférence de presse conjointe, avec ses homologues, le chef de la diplomatie française, M. Alain Juppé a affirmé que les ministres du G8, ont formé le vœu d'accueillir une "nouvelle Libye comme partenaire à part entière de la communauté internationale et d'établir avec elle des relations mutuellement bénéfiques". Les ministres se sont par ailleurs "félicités" de l'envoi en Libye d'un envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu , "se réjouissant" que le Conseil de sécurité de l'Onu "examine une large gamme de mesures visant à assurer la protection de la population libyenne" et se félicitant également de la récente déclaration de la Ligue arabe qui "demandait que soient prises en compte un certain nombre de mesures pour protéger et soutenir la population libyenne". Les chefs de diplomatie qui envisagent également "des sanctions économiques" sous l'impulsion du Conseil de sécurité de l'Onu contre Tripoli, ont salué la décision du Conseil des droits de l'homme des Nations unies d'envoyer une commission d'enquête internationale indépendante pour enquêter sur la situation en Libye. Le colonel El-Gueddafi avait, rappelle-t-on, demandé qu'une commission d'enquête se rende en Libye pour constater de visu, la réalité du terrain. Les ministres qui ont en outre salué les efforts entrepris pour fournir une aide humanitaire à la Libye, se sont dits prêts à "soutenir des mesures humanitaires complémentaires". Lundi, les chefs de diplomatie du G8 avaient décalé leurs travaux de plusieurs heures, en raison de leurs divergences, concernant l'établissement d'une zone d'exclusion ou de frappes aériennes contre la Libye. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a reconnu mardi matin n'avoir pas convaincu ses partenaires sur cette question. Il a rappelé que la France et la Grande-Bretagne avaient été "en initiative" en prônant la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne ou des frappes aériennes ciblées sur la Libye. "Aujourd'hui, nous n'en avons pas les moyens militaires (pour intervenir), puisque la communauté internationale n'a pas décidé de s'en doter", a-t-il dit. Les ministres du G8 se sont en revanche mis d'accord pour reprendre "immédiatement les discussions au sein du Conseil de sécurité de l'Onu afin de parvenir à une résolution qui accroisse la pression sur la Libye", a précisé Alain Juppé. Ils se sont également entendus pour associer les pays arabes et africains à toute action sur la Libye. "Ca ne peut pas se faire si les pays arabes ne prennent pas pleinement leurs responsabilités", a-t-il dit à la presse, ajoutant que le président français Nicolas Sarkozy, qui exerce cette année la double-présidence du G8 et du G20, allait organiser une rencontre avec la Ligue arabe et l'Union africaine.