Le projet de loi relatif à la Commune "consacre la politique de tutelle" et "de centralisation" qui ne tient pas compte du droit du citoyen à participer à la gestion des affaires locales, ont estimé mercredi plusieurs députés de l'Assemblée populaire nationale (APN). Intervenant en séance plénière consacrée à l'examen du projet de loi relatif à la commune tenue dans l'après-midi, les intervenants ont déploré le projet de loi n'ait pas associé le citoyen à la gestion locale et qu'il l'ait écarté de la sphère de prise de décisions le concernant en premier lieu. Le député Ali Ibrahimi (indépendant) a, dans ce contexte, indiqué que ce projet de loi reflétait "une philosophie d'autoritarisme qui fait de la centralisation la base de toutes les politiques adoptées". Le projet de loi a été élaboré dans une conjoncture antérieure loin des nouvelles donnes que connaît la société algérienne d'où, a-t-il dit, la nécessité d'adapter les politiques aux mutations en cours. Concernant les prérogatives du président d'APC prévues par le texte en question, il a relevé "des contradictions flagrantes entre l'exposé des motifs et le contenu du texte". De son coté, Djemaa Rakas, député du Rassemblement national démocratique (RND) a jugé impératif que le texte soumis pour examen associe les citoyens à la gestion de leur commune. Il s'agit, selon lui de consacré l'autorité du peuple en érigeant le citoyen en un véritable partenaire dans la prise de décisions. Par ailleurs, le député a rejeté la proposition de retrait du projet de loi relatif à la Commune précisant que "lors de l'examen de la loi de finances, nous avions appelé à une révision de l'ancienne loi sur la commune et aujourd'hui, certains demandent son retrait", c'est là "une erreur grossière". Le député Omar Ouazani du FLN, a mis en exergue le rôle de la commune dans la concrétisation des décisions importantes en matière de logement et de lutte contre le chômage. Il est également revenu sur la relation entre le citoyen et la commune à qui il s'adresse "automatiquement pour régler ses problèmes car c'est l'autorité la plus proche de lui" insistant sur la nécessité de permettre au citoyen de prendre part à la prise de décisions car il s'agit du "principal acteur dans le processus de développement". Pour le député Ahmed Hasnaoui de la même formation politique, les Assemblées élues constituaient "un moyen pour l'élargissement de la démocratie populaire". Par ailleurs, M. Hasnaoui s'est interrogé pourquoi spécifier les communes d'Alger par rapport aux autres communes du pays. Le député Mohamed Bouras du RND a, de son côté, estimé que la participation du citoyen à la gestion des affaires locales constituait "un facteur important pour réussir le processus de développement" soulignant la "nécessité de l''informer sur les affaires publiques et de le consulter sur les décisions relatives aux options fondamentales". Pour Seddik Chihab, député du RND, le projet de loi en question "ressuscite une mentalité obsolète consacrant la philosophie de tutelle qui n'est plus de mise dans la phase actuelle". Bien que constituant "l'interface de l'Etat auprès du citoyen", la Commune est "le maillon faible dans la chaîne de gouvernance". Un tel état de fait a fait naitre chez le citoyen un sentiment d'isolement (...) et creusé davantage le fossé entre les deux parties (...), a-t-il soutenu. Les interventions des députés ont évoqué dans le détail les différents aspects relatifs au projet de loi notamment l'élargissement des prérogatives du président de l'APC, la dotation des communes des moyens matériels et humains et les critères à faire valoir dans le choix des présidents d'APC.