Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a appelé jeudi à Alger les intellectuels et les historiens en Algérie et dans les ex-pays coloniaux, à la dénonciation des pratiques coloniales et à leur "condamnation" par les sociétés et la communauté internationale de manière à les "criminaliser" au niveau onusien. Dans une allocution à l'ouverture des travaux de la conférence nationale des cadres de l'Alliance présidentielle (FLN, RND, MSP) sous le thème : "La Révolution algérienne: volonté, victoire et fidélité", M. Belkhadem a estimé nécessaire d'"oeuvrer à ce que les pays colonisateurs présentent, pour les crimes commis, leurs excuses aux peuples qu'ils ont colonisés ". Il a indiqué que le colonialisme en tant qu'acte politique et militaire était une oeuvre diabolique. Les Français ont prouvé, a-t-il dit, qu'ils étaient "les plus impitoyables défenseurs d'une cause vouée à l'échec", en allusion aux initiatives françaises visant la glorification du colonialisme. Le colonialisme est de surcroît, a-t-il ajouté, "une pratique abjecte qui vise à spolier les terres, tuer des innocents et aliéner l'identité des peuples colonisés". Le secrétaire général du FLN a dénoncé les tentatives répétées de porter atteinte à la Révolution algérienne et à ses symboles, notamment à travers la promulgation de lois glorifiant le colonialisme et la création d'institutions pour falsifier l'histoire. "Les rendez-vous historiques de la lutte du peuple algérien contre le colonialisme, à l'instar des fêtes de la Victoire et de l'Indépendance, doivent être une tradition ancrée dans notre société, afin de transmettre la réalité de ces évènements aux générations montantes", a insisté M. Belkhadem. "Il est impératif de se remémorer l'histoire de notre pays durant ces fêtes historiques, et de ne pas les restreindre à l'aspect festif", a-t-il indiqué. "Nous devons commémorer ces évènements à leur juste valeur de manière à donner une image renouvelée de la bravoure du peuple algérien contre le colonialisme", a-t-il ajouté. Il a appelé également à saisir ces rendez-vous historiques pour exprimer "la mobilisation des Algériens autour du message des martyrs pour l'édification d'une Algérie moderne, libre et souveraine". Concernant la conférence organisée par les partis de l'Alliance présidentielle à l'occasion de la fête de la Victoire (19 mars 1962), M. Belkhadem a affirmé que cette rencontre "est le prélude à un long parcours de plusieurs étapes destiné à dévoiler toutes les pratiques coloniales, qui ne peuvent être qualifiées que de crimes contre l'humanité". Il a ajouté que les recommandations devant sanctionner cette conférence serviraient de feuille de route future dont la mise en oeuvre sera assurée par les étudiants. "Nous ne tournerons pas la page et demeurons attachés à des droits indéniables jusqu'à la reconnaissance officielle par la France de ses crimes coloniaux". Cinquante ans après l'Indépendance de l'Algérie, les champs de mines aux frontières est et ouest continuent à faire des victimes parmi la population, a indiqué M. Belkhadem, rappelant par la même occasion les répercussions des essais nucléaires français dans le sud du pays. Enfin, il a souligné que le phénomène du colonialisme n'avait pas fait l'objet d'une étude approfondie par les chercheurs, ajoutant que "cet épisode abject de l'Histoire" devrait être cependant "étudié et examiné avec prudence et circonspection".