La fondation 8 Mai 1945 interpelle de nouveau les politiques au sujet du projet de loi criminalisant le colonialisme, en précisant que cette initiative reste du ressort de tout le mouvement associatif et non d'un tel ou tel parti politique. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, la fondation 8 mai 1945 fait part que «le projet de loi criminalisant le colonialisme est et demeure une initiative de la société civile qui n'entend en aucune manière le concéder à un parti politique, ou une partie, quels que soient sa tendance et son pouvoir». Et d'ajouter que «les députés qui ont eu le privilège de l'introduire à l'Assemblée populaire nationale (APN) ne sont que nos alliés, volontaires d'avoir accepté d'intercéder en notre faveur au sein de cette auguste assemblée, pour une mission noble qui ne date pas d'aujourd'hui». Ceci pour interpeller en premier lieu le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN) qui a annoncé pendant sa conférence de presse tenue dans le courant de cette semaine, une réelle prise en charge pour ce dossier au niveau des partis politiques, notamment au niveau des trois partis de l'Alliance présidentielle qui se préparent pour une conférence nationale le 19 mars 2011 à Alger. Ainsi, la fondation 8 Mai 1945 dira que les récents propos du SG du FLN sur le projet de loi «sont déconcertants et poussent à réflexion», avant de se poser une question : «Les officiels se réveillent-ils maintenant par nécessité ou par besoin de répondre aux multiples offenses de la France officielle, ou est-ce juste une esquive pour se refaire une notoriété au sein d'un parti secoué par une crise ?» Belkhadem interpellé Avant d'ajouter à l'encontre du secrétaire général du FLN : «Monsieur Belkhadem, si vous êtes convaincu du bien fondé de notre revendication, et si vous croyez fermement aux sacrifices de nos martyrs… si vous croyez vraiment que la France agit à sa guise (glorification du colonialisme), si vous vous êtes convaincu qu'il est temps de promulguer sans rancune notre loi… faites-le et n'attendez pas qu'ils agissent avant nous et que notre bataille pour la mémoire soit perdue.» La fondation précise toujours à l'encontre de Abdelaziz Belkhadem : «Vous avez toute la latitude et les moyens pour concrétiser ce projet de loi, puisque vous êtes majoritaire au Parlement et vous disposez (FLN) de postes conséquents dont la présidence de la République, d'où émane le blocage de cette loi à l'origine.» Avant d'ajouter : «Vous avez des ministres et une masse populaire qui soutiendra cette action comme elle nous a fait confiance, et au-delà de son appartenance politique, elle nous soutient pour dénoncer le colonialisme en tant que crime.» Il y a lieu de signaler que le projet de loi criminalisant le colonialisme qui est soutenu par le mouvement associatif, la fondation 8 mai 1945, la Coordination nationale des fils de chahid, est sans lendemain depuis les dernières déclarations du président de l'Assemblée populaire nationale (APN). Ce projet de loi qui a été soumis au gouvernement pour étude de la part d'un groupe parlementaire du FLN n'a pas trouvé meilleur écho au niveau de l'Exécutif. Et voilà que les politiques remettent un grain de sel dans la soupe, par l'intermédiaire du secrétaire général du FLN qui annonce un travail en profondeur avec les deux autres partis de l'Alliance (RND et MSP), afin de ressortir à l'occasion d'une conférence nationale qui se tiendra le 19 mars 2011 à Alger avec un consensus sur un avant-projet de criminalisation du colonialisme.