Des milliers personnes ont manifesté vendredi dans la capitale égyptienne, le Caire, pour protester contre les amendements à la Constitution, qui seront soumis à un référendum, prévu samedi. Les manifestants, rassemblés sur place Tahrir dans le centre de la capitale, haut lieu de la contestation populaire, scandaient de slogans contre les amendements à la Constitution. "A bas la Constitution", "le peuple veut une nouvelle Constitution". Les jeunes égyptiens ayant lancé le soulèvement populaire le 25 janvier dernier avaient appelé à une nouvelle manifestation vendredi pour exprimer leur rejet des amendements et exiger une nouvelle loi fondamentale, en estimant que "rapiécer" la Constitution n'était pas suffisant. Le référendum constitutionnel propose notamment que le président de la République ne puisse plus effectuer que deux mandats de quatre ans chacun et que les conditions de candidature à la magistrature suprême soient allégées. Sept articles de la constitution doivent être amendés et un autre va être supprimé, selon le cabinet du Premier ministre égyptien. Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe, a confirmé mercredi son appel à voter non à ce référendum. Les frères musulmans et la parti national ont, de leur côté, appelé à soutenir ces amendements. Le dirigeant du mouvement des "Frères musulmans" Hamdi Hassen a estimé que les amendements proposés sont suffisants pour gérer la période de transition jusqu'au retour de la stabilité. Le conseil suprême des forces armées a appelé lundi sur sa page officielle Facebook, les Egyptiens à se rapprocher des commissions du référendum pour "enrichir cette expérience démocratique qui sera retenue par l'Histoire". L'armée a, d'autre part, mis en garde contre l'organisation de marches ou de rassemblements afin de réunir toutes les conditions nécessaires à l'organisation du référendum.