Les Chiites de Bahreïn enterrent leurs tués en protestant. La police réprime au Yémen où on dénombre des morts et des blessés. Des heurts entre manifestants et forces de l'ordre auraient fait 24 morts depuis mardi en Libye. Plus d'une centaine de Syriens ont manifesté jeudi au cœur de Damas pour protester contre la brutalité de policiers déployés contre un citoyen syrien. Les Egyptiens célèbrent, eux, le départ de Moubarak. Le vent de la contestation qui souffle sur le Monde arabe n'est pas près de diminuer d'intensité. La journée d'hier ne diffère pas des autres jours que ce soit à Benghazi, Manama ou Aden et dans d'autres capitales de ces pays, confrontés depuis quelques jours à une contestation populaire qui prend de l'ampleur au fil des jours. Ce n'est pas des soulèvements populaires d'ordre social, mais les exigences des manifestants sont d'ordre politique. A Bahreïn, royaume pétrolier du Golfe, la monarchie a déployé l'armée dans la capitale Manama, où des manifestants demandent une libéralisation du système politique, dont la majorité chiite se sent exclue. Hier, des milliers de personnes ont participé aux obsèques dans la banlieue de Manama de deux chiites tués la veille dans un raid sanglant des forces de sécurité contre un sit-in de protestation.Les corps de Ali Khodeir, 53 ans, et de Mahmoub Mekki, 23 ans, étaient enveloppés du drapeau national, et les participants à la procession ont scandé des slogans patriotiques: "Ni chiites, ni sunnites. Unité nationale" ou "Sunnites et Chiites sont frères". Selon des sources officielles, cinq personnes ont été tuées depuis le début lundi de la contestation — qui réclame une monarchie constitutionnelle et un gouvernement élu — et au moins 200 ont été blessés. L'opposition fait état de six morts. Au Yémen, au moins trois personnes ont été tuées et une vingtaine blessées par balles jeudi à Aden, principale ville du sud du Yémen, lors de violents affrontements entre la police et des centaines de manifestants hostiles au régime. Des centaines de partisans du régime au Yémen ont riposté et ont attaqué hier, à Sanaa, un rassemblement de jeunes opposants ainsi que des journalistes avec des matraques, des haches et des bâtons, faisant au moins quatre blessés, selon un correspondant de presse sur place et des témoins. Au moins trois personnes ont été tuées et une vingtaine blessées par balles jeudi à Aden, principale ville du sud du Yémen, lors de violents affrontements entre la police et des centaines de manifestants hostiles au régime. Des milliers de jeunes, des étudiants pour la plupart, s'étaient rassemblés après la prière du vendredi dans la principale artère de la capitale, la rue al-Zubeiri, répétant un seul slogan : "Le peuple veut la chute du régime." . Les heurts se sont poursuivis jusque tard dans la nuit dans les différents quartiers d'Aden entre des manifestants réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, et les forces de l'ordre, selon des agences de presse. Plus au sud du pays, des milliers de manifestants rivaux, pour le régime d'un côté, contre le régime de l'autre, se sont rassemblés, hier, à Taïz. En Libye, des militaires étaient déployés, hier matin dans la deuxième ville de Libye, Benghazi, où des milliers de personnes sont descendues dans la rue au cours de la nuit pour protester contre la répression meurtrière de manifestations antigouvernementales. Les forces de sécurité ont tué au moins 24 personnes lors de leurs interventions contre les manifestants mercredi et jeudi. La journée d'hier a été une journée calme à Benghazi. Toutefois, selon un habitant, « la nuit a été très difficile, il y avait beaucoup de monde dans les rues, des milliers de personnes. Maintenant, c'est calme. Je vois des soldats dans la rue ». Les comités révolutionnaires tentent d'endiguer les mouvements de contestation et menacent quiconque touche à la révolution du colonel Kadhafi au pouvoir depuis plus de quarante-deux ans. « La riposte du peuple et des forces révolutionnaires à toute aventure de la part de ces groupuscules sera violente et foudroyante », ont indiqué les comités révolutionnaires sur le site Internet de leur journal Azzahf Al-Akhdar (la marche verte). « Le pouvoir du peuple, la Jamahiriya, la révolution et le leader, Mouammar Kadhafi, constituent des lignes rouges. Celui qui tentera de les dépasser ou de s'y approcher risque le suicide et joue avec le feu », ont-ils prévenu. Hier, petite démonstration de force des forces révolutionnaires. Dès le matin, des partisans du régime Kadhafi étaient dans la capitale Tripoli, selon une chaîne de TV. Conséquence de la situation en Libye, qui assure la présidence tournante de la Ligue arabe, a annoncé un report du prochain sommet, sans que cela soit confirmé par les dirigeants de l'organisation panarabe. Jordanie, Syrie et autres Les prémices d'un soulèvement En Jordanie, des heurts ont éclaté, hier, à Aman, faisant huit blessés, entre partisans du gouvernement et opposants qui appellent à plus de libertés et à une baisse des prix alimentaires. Deux mille manifestants étaient rassemblés dans la capitale jordanienne, demandant que le roi ait moins de pouvoir. Plus d'une centaine de Syriens ont manifesté jeudi au cœur de Damas pour protester contre la brutalité de policiers déployés contre un citoyen syrien, a indiqué vendredi le site d'opposition. Le gouvernement syrien tente d'anticiper sur les évènements et a annoncé, jeudi, selon l'agence officielle, une série de mesures destinées à faire baisser les prix de produits alimentaires de base. En Egypte, des milliers de manifestants sont revenus place Tahrir au Caire pour fêter la chute du régime égyptien et maintenir la pression sur l'armée Au Caire, l'influent cheikh Youssef al Karadaoui réclame l'avènement d'un nouveau gouvernement et la libération immédiate de tous les prisonniers politiques. S'adressant à la foule dans un sermon retransmis par la télévision, le cheikh a dit notamment: "J'appelle l'armée égyptienne à nous libérer du gouvernement que Moubarak avait constitué", et a lancé un appel à l'unité entre musulmans et chrétiens et a salué le rôle de l'armée. Il a aussi lancé un appel à changer le gouvernement et constituer un gouvernement civil et à la libération de tous les prisonniers politiques. Le cheikh Youssef al Karadaoui a exhorté l'armée à ouvrir le passage frontalier de Rafah et a appelé à libérer El Qods. Les Chiites de Bahreïn enterrent leurs tués en protestant. La police réprime au Yémen où on dénombre des morts et des blessés. Des heurts entre manifestants et forces de l'ordre auraient fait 24 morts depuis mardi en Libye. Plus d'une centaine de Syriens ont manifesté jeudi au cœur de Damas pour protester contre la brutalité de policiers déployés contre un citoyen syrien. Les Egyptiens célèbrent, eux, le départ de Moubarak. Le vent de la contestation qui souffle sur le Monde arabe n'est pas près de diminuer d'intensité. La journée d'hier ne diffère pas des autres jours que ce soit à Benghazi, Manama ou Aden et dans d'autres capitales de ces pays, confrontés depuis quelques jours à une contestation populaire qui prend de l'ampleur au fil des jours. Ce n'est pas des soulèvements populaires d'ordre social, mais les exigences des manifestants sont d'ordre politique. A Bahreïn, royaume pétrolier du Golfe, la monarchie a déployé l'armée dans la capitale Manama, où des manifestants demandent une libéralisation du système politique, dont la majorité chiite se sent exclue. Hier, des milliers de personnes ont participé aux obsèques dans la banlieue de Manama de deux chiites tués la veille dans un raid sanglant des forces de sécurité contre un sit-in de protestation.Les corps de Ali Khodeir, 53 ans, et de Mahmoub Mekki, 23 ans, étaient enveloppés du drapeau national, et les participants à la procession ont scandé des slogans patriotiques: "Ni chiites, ni sunnites. Unité nationale" ou "Sunnites et Chiites sont frères". Selon des sources officielles, cinq personnes ont été tuées depuis le début lundi de la contestation — qui réclame une monarchie constitutionnelle et un gouvernement élu — et au moins 200 ont été blessés. L'opposition fait état de six morts. Au Yémen, au moins trois personnes ont été tuées et une vingtaine blessées par balles jeudi à Aden, principale ville du sud du Yémen, lors de violents affrontements entre la police et des centaines de manifestants hostiles au régime. Des centaines de partisans du régime au Yémen ont riposté et ont attaqué hier, à Sanaa, un rassemblement de jeunes opposants ainsi que des journalistes avec des matraques, des haches et des bâtons, faisant au moins quatre blessés, selon un correspondant de presse sur place et des témoins. Au moins trois personnes ont été tuées et une vingtaine blessées par balles jeudi à Aden, principale ville du sud du Yémen, lors de violents affrontements entre la police et des centaines de manifestants hostiles au régime. Des milliers de jeunes, des étudiants pour la plupart, s'étaient rassemblés après la prière du vendredi dans la principale artère de la capitale, la rue al-Zubeiri, répétant un seul slogan : "Le peuple veut la chute du régime." . Les heurts se sont poursuivis jusque tard dans la nuit dans les différents quartiers d'Aden entre des manifestants réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, et les forces de l'ordre, selon des agences de presse. Plus au sud du pays, des milliers de manifestants rivaux, pour le régime d'un côté, contre le régime de l'autre, se sont rassemblés, hier, à Taïz. En Libye, des militaires étaient déployés, hier matin dans la deuxième ville de Libye, Benghazi, où des milliers de personnes sont descendues dans la rue au cours de la nuit pour protester contre la répression meurtrière de manifestations antigouvernementales. Les forces de sécurité ont tué au moins 24 personnes lors de leurs interventions contre les manifestants mercredi et jeudi. La journée d'hier a été une journée calme à Benghazi. Toutefois, selon un habitant, « la nuit a été très difficile, il y avait beaucoup de monde dans les rues, des milliers de personnes. Maintenant, c'est calme. Je vois des soldats dans la rue ». Les comités révolutionnaires tentent d'endiguer les mouvements de contestation et menacent quiconque touche à la révolution du colonel Kadhafi au pouvoir depuis plus de quarante-deux ans. « La riposte du peuple et des forces révolutionnaires à toute aventure de la part de ces groupuscules sera violente et foudroyante », ont indiqué les comités révolutionnaires sur le site Internet de leur journal Azzahf Al-Akhdar (la marche verte). « Le pouvoir du peuple, la Jamahiriya, la révolution et le leader, Mouammar Kadhafi, constituent des lignes rouges. Celui qui tentera de les dépasser ou de s'y approcher risque le suicide et joue avec le feu », ont-ils prévenu. Hier, petite démonstration de force des forces révolutionnaires. Dès le matin, des partisans du régime Kadhafi étaient dans la capitale Tripoli, selon une chaîne de TV. Conséquence de la situation en Libye, qui assure la présidence tournante de la Ligue arabe, a annoncé un report du prochain sommet, sans que cela soit confirmé par les dirigeants de l'organisation panarabe. Jordanie, Syrie et autres Les prémices d'un soulèvement En Jordanie, des heurts ont éclaté, hier, à Aman, faisant huit blessés, entre partisans du gouvernement et opposants qui appellent à plus de libertés et à une baisse des prix alimentaires. Deux mille manifestants étaient rassemblés dans la capitale jordanienne, demandant que le roi ait moins de pouvoir. Plus d'une centaine de Syriens ont manifesté jeudi au cœur de Damas pour protester contre la brutalité de policiers déployés contre un citoyen syrien, a indiqué vendredi le site d'opposition. Le gouvernement syrien tente d'anticiper sur les évènements et a annoncé, jeudi, selon l'agence officielle, une série de mesures destinées à faire baisser les prix de produits alimentaires de base. En Egypte, des milliers de manifestants sont revenus place Tahrir au Caire pour fêter la chute du régime égyptien et maintenir la pression sur l'armée Au Caire, l'influent cheikh Youssef al Karadaoui réclame l'avènement d'un nouveau gouvernement et la libération immédiate de tous les prisonniers politiques. S'adressant à la foule dans un sermon retransmis par la télévision, le cheikh a dit notamment: "J'appelle l'armée égyptienne à nous libérer du gouvernement que Moubarak avait constitué", et a lancé un appel à l'unité entre musulmans et chrétiens et a salué le rôle de l'armée. Il a aussi lancé un appel à changer le gouvernement et constituer un gouvernement civil et à la libération de tous les prisonniers politiques. Le cheikh Youssef al Karadaoui a exhorté l'armée à ouvrir le passage frontalier de Rafah et a appelé à libérer El Qods.