Jusqu'à un million de personnes pourraient être déplacées en Côte d'Ivoire en raison des violences et par crainte d'une guerre civile, a avertit vendredi le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). "Il y a une insécurité grandissante à Abidjan en Côte d'Ivoire et nous assistons à une augmentation brusque de déplacements", a expliqué une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'un point de presse. "Selon nos estimations, il pourrait y avoir jusqu'à un million de personnes rien qu'à Abidjan qui ont été déplacées", a-t-elle ajouté. La Côte d'Ivoire traverse depuis plusieurs mois une grave crise politique née de la présidentielle de novembre 2010. Le président sortant Laurent Gbagbo refuse de céder le pouvoir au président élu et internationalement reconnu Alassane Ouattara, suscitant une tension croissante dans le pays et la crainte d'une nouvelle guerre civile. Selon l'ONU, plus de 460 personnes ont été tuées depuis début décembre. Pour le camp Ouattara, le bilan est beaucoup plus lourd avec 832 morts. Selon l'organisation Médecins Sans Frontières (MSF), les violences menacent de faire basculer la Côte d'Ivoire dans la guerre civile mettent "en péril l'accès aux soins pour les populations". "Confronté à l'insécurité comme le reste de la population, le personnel médical fuit les établissements de santé des zones de conflit", essentiellement Abidjan et l'Ouest ivoirien, indique un communiqué de l'organisation. "A ce problème s'ajoute une pénurie de médicaments, compliquant d'autant l'accès aux soins de santé des populations", précise MSF, notant que les sanctions occidentales contre le régime de Gbagbo ont gravement perturbé l'approvisionnement en médicaments. Dans l'Ouest ivoirien, "l'accès aux soins est aussi un réel problème", en raison notamment du "pillage" de centres de santé, selon MSF.