Les représentants de plusieurs pays africains auprès de l'ONU ont appelé lundi à un financement adéquat du Programme décennal de renforcement des capacités de l'Union africaine. Ces pays africains intervenaient à l'Assemblée générale de l'ONU qui examinait la question de la coopération entre les Nations unies et l'Union africaine, dans le cadre notamment de la Déclaration pour le Programme décennal, signée en 2006, à travers de laquelle les Etats membres de l'ONU avaient décidé de s'employer à renforcer les capacités de l'Union africaine et des organisations sous-régionales africaines dans les domaines de la paix mais aussi du développement. Dans ce sens, les représentants africains ont souligné que l'efficacité de la coopération entre l'ONU et l'UA dépendait de la mise à disposition de ressources durables, prévisibles et flexibles pour les opérations de maintien de la paix en Afrique. Pour eux, l'objectif prioritaire devait être désormais de renforcer l'architecture africaine de paix et de sécurité, pour permettre à la force africaine en attente de devenir opérationnelle. En outre, ils ont attiré l'attention sur la nécessité de faire avancer les relations entre l'Union africaine, le Conseil économique et social (ECOSOC) et le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD). Soulignant le rôle majeur joué par l'Union africaine et ses communautés économiques régionales dans le maintien de la paix et le développement qui a permis d'alléger la tâche des Nations Unies, ils ont plaidé pour un meilleur partage de l'information entre l'UA et l'ONU, ainsi que pour le financement adéquat du Programme décennal. Par ailleurs, dans le rapport du Secrétaire général de l'ONU sur l'examen du Programme décennal de renforcement des capacités pour l'Union africaine, il a été souligne qu'une des principales difficultés posées concerne les divergences de vues entre les divers acteurs sur le concept de renforcement de ces capacités. Le Secrétaire général a rappelé dans ses recommandations que la Déclaration sur le renforcement de la coopération entre l'ONU et l'Union africaine avait été adoptée à un moment où l'Union africaine prenait de plus en plus d'initiatives du règlement des crises en Afrique. Il a prévenu que faute d'un programme de travail bien défini et de ressources pour mettre en œuvre le Programme décennal, les efforts déployés ont été sérieusement compliqués. Si les contraintes liées à l'absence de ressources et de structures de mise en œuvre adéquates étaient levées, des progrès importants seraient enregistrés dans la réalisation des objectifs du Programme décennal. En conséquence, il a demandé à tous les partenaires et acteurs, y compris les Etats membres, de contribuer à la mobilisation des ressources nécessaires aux organismes des Nations unies chargés de la mise en œuvre du Programme décennal. Dans l'appui à la Commission de l'Union africaine, le système des Nations unies doit tenir compte du Cadre stratégique du NEPAD pour le développement des capacités et du fait que l'Agence de planification et de coordination du NEPAD est maintenant pleinement intégrée dans les structures et processus de l'Union africaine, souligna-t-il. Il a aussi souhaité que les activités du Programme décennal soient progressivement élargies et ne restent pas concentrées sur les seules questions de paix et de sécurité: ''On ne parviendra à une paix et un développement durables en Afrique que si dans l'appui aux institutions de l'Union africaine, l'on adopte une démarche globale qui intègre la paix, la sécurité et les activités économiques, sociales et humanitaires''. Le Secrétaire général a dit son intention de présenter en 2013 un rapport à l'Assemblée générale et au Conseil de sécurité de l'ONU sur le prochain examen triennal des activités de mise en œuvre du Programme décennal.