Plus de la moitié des cancéreux trouvent des difficultés à se procurer les antidouleurs qui restent régis par des lois strictes, outre les pénuries enregistrées de temps à autre, a indiqué samedi le chef de service oncologie à la clinique de BeauFraisier, Dr. Mohamed Oukal. Intervenant lors du premier colloque national d'oncologie, le Dr. Oukal a mis en avant les effets de la douleur sur la vie du cancéreux et ce au double plan physiologique et psychologique. Pour ce qui est de la prise en charge de la douleur, le spécialiste a souligné l'impératif de respecter la trithérapie recommandée par l'OMS. Il a déploré à cet effet, le manque de centres de prise en charge de la douleur chez les cancéreux hormis celui de l'établissement hospitalier Pierre et Marie Curie, ajoutant que les sédatifs telle la morphine ne sont disponibles qu'au niveau de deux pharmacies publiques à Alger pour couvrir tout le territoire national. Le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a annoncé en marge du colloque que le ministère devra revoir les lois régissant la distribution des antidouleurs et envisager l'ouverture d'officines de distribution à travers le pays afin d'alléger les souffrances des malades. Pour sa part, le président de l'association algérienne d'oncologie, le Pr Kamel Bouzid a appelé à la rationalisation de la gestion des médicaments contre le cancer en vue de pallier les pénuries enregistrées de temps à autre. Le Pr Bouzid qui a mis en exergue les efforts de l'Etat en matière de prise en charge du cancer, a précisé que la mauvaise gestion des médicaments contre le cancer par les pharmacies d'hôpitaux était à l'origine des perturbations de la distribution d'où la difficulté d'accéder à ces médicaments. Par ailleurs, les participants ont insisté sur le déficit enregistré en matière d'accompagnement dans le traitement du cancer qui nécessité une équipe médicale pluridisciplinaire pour prendre en charge les complications de la maladie.