Les participants à un colloque sur "Le vieillissement de la population et la question des personnes âgées", organisé lundi à l'université de Béjaïa, ont mis en relief l'intérêt pour le pays de se doter déjà, d'un "programme national" et d'une "stratégie", entièrement dédiés à la prise en charge de cette frange de la population. "Il faut se préparer, on n'a pas le droit d'attendre la crise pour agir", a indiqué à cet égard Hamoud Mouhoun de l'université de Bejaia, qui sans verser dans l'alarmisme, pose la problématique dans une démarche sociologique prospective, appuyant ses arguments sur "les indicateurs évolutifs de la population algérienne". Actuellement, cette frange démographique, représente une portion négligeable, moins de 8 % de la population globale, avec un effectif (+ de 60 ans) de l'ordre de 2,7 millions de personnes mais sa croissance est cependant significative, relève pour sa part, Mme Karima Bouziz, sociologue, mettant en avant les facteurs favorables à cette tendance, notamment ceux inhérents à la profonde mutation de la société algérienne (baisse de la natalité, mariage tardif et la propension au célibat etc..). A l'évidence, d'ici une vingtaine d'années, "il y aura un changement profond de la structure de la population avec comme conséquence la génération de nouvelles exigences sanitaires, économiques, sociales et politiques auxquelles il va falloir, d'ores et déjà songer '', a-t-elle expliqué. En fait, la question de la prise en charge des personnes âgées se posent déjà avec acuité, selon de nombreux intervenants, même si d'aucuns s'accordent à souligner que "le problème du vieillissement n'a pas pris une ampleur inquiétante". Ainsi, outre l'exacerbation de certains facteurs familiaux négatifs, liés aux mutations de la société en général, dont l'abandon de parents âgés, la mobilité professionnelle des enfants, l'éclatement des familles, etc., s'ajoute la fragilisation économique, sociale et médicale, a-t-on relevé. Le cas se pose avec plus de relief pour ceux souffrant de pathologies lourdes et fréquentes, (maladie d'Alzheimer, arthrose aiguë, et maladies chroniques) et qui n'arrivent pas à se faire prendre en charge, autant au sein de la famille comme en milieu institutionnel, a souligné Mme Hamoud, qui en appelle à la multiplication des institutions relais et à une plus grande spécialisation (formation) des personnels affectés aux personnes âgées dépendantes. Cette rencontre a donné l'opportunité aux organismes publics d'expliquer les dispositifs mis en place pour se faire, ainsi que les réglementations y afférentes. A ce titre, un représentant de la Caisse nationale des retraites (CNR) a souligné, que par delà les actions d'aide déployées pour aider les retraités dans leurs diverses démarches avec les institutions publiques, une opération d'aide et d'assistance à domicile est mise en œuvre.