L'accord de sortie de crise au Yémen, qui devait être signé hier à Riyad en Arabie Saoudite, a été repoussé, a confié hier une source au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG). La veille, le chef de l'Etat yéménite Ali Abdallah Saleh avait refusé de signer l'accord de sortie de crise en qualité de président. Il a déclaré qu'il signerait l'accord de transition, négocié sous l'égide du Conseil de coopération du Golfe (CCG), mais seulement après que cet accord soit approuvé par son parti au pouvoir. Le président Saleh a fait cette remarque lors d'un entretien avec le secrétaire général du CCG, Abdellatif Ben Rachid Al Zayani, a affirmé un officiel du bureau du président Saleh, qui a requis l'anonymat. Le président Saleh a déclaré que les représentants du parti au pouvoir étaient responsables des négociations et de la signature, selon l'officiel du bureau présidentiel. «Après que les représentants du parti au pouvoir et l'opposition le signent à Riyad, je l'adopterai et le signerai», a déclaré le président Saleh à Al Zayani qui est rentré bredouille. L'opposition yéménite a accusé pour sa part le président Ali Abdallah Saleh d'avoir fait échouer le plan de sortie de crise des monarchies du Golfe pour une transition pacifique du pouvoir. «Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe [CCG] est reparti hier sans la signature du président, et par conséquent l'initiative a échoué», a déclaré un responsable du Front Commun [coalition de l'opposition], Mohammad Al Sabri. «Il n'y a plus d'invitation pour Riyad» où la signature de l'accord qui prévoyait la démission du président dans un mois aurait dû avoir lieu hier, en présence des ministres des Affaires étrangères des monarchies du Golfe, selon lui. M. Al Sabri a accusé le président Saleh d'avoir par ses «manœuvres et tergiversations» fait échouer l'accord. Le secrétaire général du CCG a tenu «quatre sessions de pourparlers avec le président pour tenter de le convaincre, mais à chaque fois il (Saleh) a posé de nouvelles conditions», a-t-il encore dit. Le Forum Commun exigeait que M. Saleh signe cet accord pour que ses responsables se rendent à Riyad. Aux termes de l'accord de transfert du pouvoir, Ali Saleh s'engagerait à abandonner la présidence dans un délai d'un mois en échange de son immunité judiciaire, celle de son entourage, y compris des proches dirigeant les forces de sécurité. Sur le terrain de la contestation, deux militaires et quatre civils ont été tués samedi à Aden, dans le sud du Yémen, dans des échanges de tirs entre des soldats et des hommes armés, selon le ministère de la Défense et des sources hospitalières. Des témoins ont indiqué que l'armée avait ensuite donné l'assaut contre les auteurs présumés des tirs qui se mêlaient à une manifestation contre le régime, place de Martyrs, dans le même quartier. En outre, «au moins quinze civils blessés par les tirs de l'armée» étaient soignés à l'hôpital Sadek. En milieu d'après-midi, la tension restait vive dans ce quartier d'Aden où des échanges de tirs étaient entendus. A l'appel des protestataires, la ville d'Aden, l'un des foyers de la contestation, était paralysée samedi matin par une grève générale.