Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, a insisté vendredi à Constantine sur l'importance de la qualité et de la norme, critères pour une meilleure protection du produit de l'industrie nationale. Le ministre a également appelé, au cours d'une réunion avec les opérateurs économiques à l'issue de sa visite dans la wilaya de Constantine, au maintien de certaines barrières douanières "qui demeure nécessaire à ce stade de l'âge de l'industrie nationale, afin de la prémunir contre les effets dévastateurs de la concurrence déloyale des produits d'importation". "L'Etat, qui s'est engagé trop tôt sur la voie du démantèlement tarifaire, entend aujourd'hui suspendre les accords y afférents, conclus dans un contexte où le pays était isolé sur le plan international et qui ont été très préjudiciables au secteur de l'industrie nationale", a indiqué, en substance, M. Benmeradi, relevant, à ce propos, que l'Etat se veut "pragmatique" dans sa politique industrielle. En matière de concurrence déloyale, le ministre a eu à écouter plusieurs doléances, dont celle de M. Abdelkader Aissaoui, patron d'une usine de radiateurs qui produisait 400 unités par jour, utilisant une haute technologie de soudage, et qui se retrouve à l'arrêt depuis deux ans "pour cause d'inondation du marché par des produits de l'importation de moindre qualité et entachés de contrefaçon dans la plupart des cas". Il en est de même pour le concepteur d'un logiciel "demeuré sous exploité", bien qu'il serait, selon lui, en mesure d'apporter des solutions "salutaires" pour l'amélioration de la qualité du produit de l'industrie nationale. Ce logiciel "unique en Algérie, en Afrique et dans le monde arabe" a été produit par un bureau d'étude algérien basé à Annaba, a indiqué M. Benhassine, responsable de ce bureau, expliquant que ce produit porte sur un système de contrôle de la qualité industrielle "analogue à celui qui a permis au Japon d'arriver à la qualité qui fait aujourd'hui la réputation et le prestige de ses produits". Répondant aux préoccupations des participants à cette rencontre, le ministre a insisté sur le fait que "nous ne voulons plus importer des produits finis, mais du savoir-faire et de la technologie", avant de relever que la crise financière internationale a créé, en matière d'investissements, "un contexte très favorable pour l'Algérie". "Nous sommes en voie de conclure des contrats de partenariat très intéressants avec un grand nombre de grandes firmes internationales, notamment dans le domaine de la mécanique et avec des firmes allemandes", a annoncé dans ce contexte M. Benmeradi. Les décisions prises récemment, relatives à la dépénalisation de l'acte de gestion, la mise en place de systèmes de garanties à l'investissement, la mise à niveau des entreprises pour laquelle l'Etat a consenti 280 milliards de dinars et une défiscalisation conséquente de l'industrie, ont également été citées par le ministre comme autant de dispositifs mis en place pour stimuler et libérer les initiatives en matière d'investissement. Les intervenants ont exprimé, entre autres, le voeu de voir les mesures de mise à niveau des entreprises "accompagnées de près et jusqu'au bout sur le terrain et ce, en vue de garantir des résultats à la mesure des budgets consentis par l'Etat". Dans sa réponse aux différentes doléances des intervenants, le ministre a rassuré que toutes les préoccupations des opérateurs économiques ont été recensées et diagnostiquées par le gouvernement et trouveront leur solutions "en concertation avec les concernés". M. Benmeradi a annoncé, dans le même contexte, la tenue d'une rencontre sur ce sujet "dès le 28 du mois en cours".