ALGER- Quatre courts-métrages parmi les cinq réalisés dans le cadre du projet "Trans-Maghreb", initié par l'association Belle-ville et l'atelier de réécriture de scénario Project'heurts, ont été projetés samedi en avant première à la cinémathèque d'Alger. Le projet Trans-Maghreb, qui porte le nom de l'autoroute qui dessert, d'Est en Ouest, La Tunisie, l'Algérie et le Maroc, vise à offrir un espace pour la circulation et la collaboration entre les trois pays de l'Afrique du nord. Le premier court métrage, "Les 100 pas de Monsieur X", de l'Algérienne Sofia Djama Bendjebbar, conte la quête de Monsieur X pour "retrouver les preuves de son existence : les traces de ses pas sur le sable". Le film se passe sur une plage déserte avec tout juste deux personnages : Monsieur X et son ami suédois Jorg. Alors que les traces des pas de Jorg sont visibles sur le sable, les pas de Monsieur X ne laisse pas la moindre trace. L'histoire du film est une allégorie, symbolisant la quête d'un Algérien pour retrouver son identité, sa subjugation par l'Occident", et sa tendance à l'imiter et à le suivre au lieu de faire ses propres pas. Le deuxième film est aussi allégorique que le premier, symbolisant la difficulté de se soumettre à une norme alors que chaque personne est différente. Ce deuxième court métrage, "Les pieds sur terre", de l'Algérien Amine Hattou, raconte les mésaventures d'un jeune homme qui flotte dans l'air et qui fait tout pour avoir les pieds sur terre, comme tout le monde. Pour se faire, il porte des chaussures en fer, très lourdes, mais très ridicules aussi, alors qu'il pouvait accepter sa différence et continuer à flotter dans l'air. Le troisième court métrage, algérien également, est un "appel de l'Algérie à ces enfants pour rester". "Squar port Said" de Faouzi Boudjemai se passe dans un bus, ou un jeune homme use d'une sorte d'origami pour communiquer avec une jeune fille assise en face de lui. Avec ses tickets de bus, il fabrique un avion et ensuite un bateau. La jeune fille, n'ayant pas apprécié la symbolique des origamis, lui arrache les tickets de la main et en fabrique une maison. Le quatrième film, Tunisien tourné en Algérie, traite de l'immigration clandestine. Un peu comique, un peu allégorique, "Freedom" du Tunisien Khaled Hafi met en scène un jeune Maghrébin touché par "la maladie de l'immigration", à qui ont prescrit des médicaments nommés "Visa" et "emploi", qui donnent finalement des effets magiques sur son humeur. Un cinquième film d'un cinéaste marocain était prévu, mais qui n'a pas été projeté à cause de problèmes techniques. Il s'agit de "Maqam Echahid" de Mohamed Arejdal.