ALGER - L'occupant israélien a intensifié sa politique de répression dans les territoires palestiniens, où il a mené mardi plusieurs arrestations et des agressions au moment où les mouvements Fatah et Hamas s'attelaient à mettre en œuvre l'accord de réconciliation inter-palestinienne, devant conduire à l'annonce prochainement d'un nouveau gouvernement. Cet accord paraphé le 4 mai au Caire entre les factions palestiniennes, est qualifié d'"historique" par les Palestiniens, y voyant un moyen de souder les rangs face à cette politique de répression d'Israël, qui continue de saper les efforts de paix au Proche-Orient en poursuivant ses activités de colonisation illégales. Dans son énième tentative de faire entrave à tout aboutissement du processus de réconciliation entre les Palestiniens, ainsi qu'à la création de leur Etat indépendant à l'approche de l'échéance de septembre, Israël a procédé mardi à des arrestations arbitraires des Palestiniens dans le sud de Beit Lehem, en Cisjordanie, deux jours après les répressions sanglantes des manifestations commémorant le 63e anniversaire de la "Nakba", qui ont fait des dizaines de morts et de blessés. Au cours des dernières 48 heures, plus de 118 Palestiniens ont été arrêtés lors d'interventions musclées israéliennes à El-Qods, ont affirmé dans un rapport des avocats palestiniens. Selon ces derniers, 43 personnes dans les régions de Chaâfadh et Loudja à El-Qods, dont une femme et huit militants pro-palestiniens étrangers, ayant pris part aux manifestations ces deux derniers jours, et qui ont été relâchés. Trente-cinq autres personnes ont été également détenues dans le centre d'El Maskoubia à El-Qods, selon ce rapport, qui précise que 25 autres Palestiniens étaient arrêtés à El-Qashla et 15 à Salah Eddine, tous deux situés à El-Qods. Dans la bande de Ghaza, des soldats israéliens ont ouvert le feu en direction d'agriculteurs palestiniens qui récoltaient du blé dans la région d'El-Farahaïn, à Khan Younes, dans le sud du territoire occupé. Selon des médias, aucune victime n'a été déplorée, mais les agriculteurs ont exprimé leur inquiétude concernant ces attaques, menaçant de les priver de leur seule source de nourriture à Ghaza, sous blocus israélien implacable depuis quatre ans. Cette nouvelle escalade israélienne dans les territoires occupés intervient à l'approche de l'annonce de la formation du nouveau gouvernement palestinien, découlant de l'accord de réconciliation. Les deux principaux mouvements palestiniens Fatah et Hamas s'étaient réunis la veille au Caire pour discuter des modalités de la mise en œuvre de l'accord de réconciliation et devaient poursuivre dans la journée leurs discussions, selon des médias. Les conclusions de ces discussions seront rendues publiques au moment opportun, a affirmé un membre du bureau politique du Hamas à Ghaza, précisant que la composante du nouveau gouvernement sera annoncée prochainement. Outre le gouvernement, les discussions concernent également la mise en place d'une commission spéciale conformément à la déclaration adoptée en 2005 au Caire et qui concerne la réélection du Conseil national palestinien. La conclusion de cet accord a été saluée par la communauté internationale qui a réitéré son appel à de nouveaux efforts pour relancer le processus de paix israélo-palestinien qui doit déboucher sur une solution à deux Etats. A ce propos, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas a souligné que la requête des Palestiniens d'obtenir auprès de l'ONU une reconnaissance internationale de leur Etat indépendant, n'était pas une "manœuvre", mais qui contribuerait aux efforts de paix avec Israël. "Notre recherche de reconnaissance de l'Etat palestinien indépendant (aux frontière de 1967 et ayant El-Qods pour capitale) n'est pas une manœuvre", a déclaré M. Abbas. "Trop de nos hommes et femmes ont péri pour que nous puissions pratiquer un tel théâtre politique", a écrit M. Abbas dans une tribune libre publiée par le New York Times. M. Abbas a réaffirmé la détermination de l'Autorité palestinienne à insister devant l'Assemblée générale de ONU pour garantir le droit pour le peuple palestinien de vivre libre" et "parce que nous avons négocié avec Israël pendant vingt ans sans nous rapprocher de la création d'un Etat palestinien". Les Etats-Unis avaient, rappelle-t-on, usé de leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU pour bloquer un projet de résolution arabo-palestinien appelant à la condamnation de la colonisation illégale des territoires palestiniens par Israël.