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Le Hamas et le Fatah scellent leur réconciliation officiellement au Caire Alors qu'Israël tente de saboter le projet de reconnaissance d'un état palestinien
Le Hamas de Khaled Mechaal, le Fatah du président de l'Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas et d'autres mouvements politiques palestiniens se sont retrouvés, hier au siège de la Ligue arabe au Caire, pour la signature officielle de l'accord de réconciliation inter-palestinien, après un an et demi de dures mais laborieuses tractations, sous la houlette de l'Egypte. «Nous annonçons que nous tournons pour l'éternité la page noire de la division», a déclaré, lors de la cérémonie de réconciliation, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, précisant que «la réconciliation ouvre la voie non seulement à la remise en ordre de la maison palestinienne, mais aussi à une paix juste». M. Abbas, qui a appelé le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à «choisir entre la colonisation et la paix», a également accusé l'occupation israélienne de se servir de «la fin de la division (du camp palestinien) comme d'une excuse pour éviter des discussions de paix», a rapporté l'APS. Israël considère le mouvement islamiste du Hamas comme une organisation terroriste qui «menace l'Etat hébreu dans son existence», a déclaré M. Netanyahou après l'annonce de la conclusion de cet accord de réconciliation inter-Palestiniens mercredi dernier par les services de renseignement égyptiens, dont le rôle joué dans les négociations entre le Hamas et le Fatah a été déterminant. A partir de Ramallah, où se trouve le siège de l'AP, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad, qui doit céder la place à un gouvernement transitoire, a appelé à l'application immédiate de cet accord. En signe de bonne volonté politique, le chef du Hamas Khaled Mechaal, présent à la cérémonie du Caire, a affirmé qui son mouvement va œuvrer pour parvenir à atteindre «l'objectif national palestinien», a rapporté encore l'APS. Le dirigeant en exil du Hamas a réitéré le souhait de son mouvement de voir «l'établissement d'un Etat palestinien indépendant et souverain en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza avec El-Qods pour capitale, sans renoncer d'un pouce au droit au retour». L'unité des Palestiniens n'arrange pas les intérêts de l'occupation israélienne qui pille et chasse les Palestiniens de leurs terres, arrêtent les personnalités politiques palestiniennes sans aucune raison, tout en poursuivant ses projets de colonisation en Cisjordanie et à El-Qods occupée qu'elle veut judaïser à tout prix. Ce qui explique la tournée régionale que va entamer Benyamin Netanyahou en Europe et aux Etats-Unis en réaction à la signature, hier, de l'accord de réconciliation inter-Palestiniens. En signe de représailles aussi contre l'unité des Palestiniens, des colons juifs ont appelé, hier, leur gouvernement à reprendre le contrôle de la Cisjordanie où vivent plus de cent mille Israéliens parmi environ un million de Palestiniens. Un groupe de dirigeants colons ont tenu, en fait, une réunion d'urgence appelée le conseil de Yesha, a rapporté le Centre d'information palestinien (CIP), proche du Hamas. «Il s'agit du conseil des colonies juives en Cisjordanie où ils ont appelé le gouvernement israélien à mettre en œuvre des mesures préventives après l'annonce d'un accord de réconciliation entre le mouvement du Fatah et celui du Hamas», a rapporté le CIP. Les autorités israéliennes ont déjà procédé au gel du versement des taxes douanières d'un montant de 60 millions d'euros en réponse à la signature de l'accord inter-Palestiniens. Les fonds perçus par Israël sur des marchandises transitant par ses ports et aéroports sont entre 700 millions à un milliard d'euros par an, soit deux tiers du budget de l'Autorité palestinienne qui doit en partie son existence à l'aide financière internationale. Au final, Tel-Aviv ne semble pas prédisposé à s'arrêter en si bon chemin et compte s'investir davantage dans le sabotage de l'unité palestinienne qui, en définitive, ouvrira la voie à la création d'un Etat palestinien indépendant, reconnu par l'ensemble de la communauté internationale. Celle-ci devrait reconnaître à l'ONU la création d'un Etat palestinien en septembre prochain malgré l'opposition farouche d'Israël et du probable veto américain. L. M.