ROME - La 2e Conférence ministérielle sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies qui s'est tenue lundi à Rome, en présence de l'Algérie, a été l'occasion pour l'Afrique de défendre sa position sur cette question. Le continent africain était largement représenté à ce rendez-vous de réflexion informelle qui a réaffirmé la nécessité d'instaurer une représentation plus équitable des régions du monde au sein de cet organe de l'ONU. Non seulement la réforme du Conseil de sécurité devrait rencontrer le consensus pour s'imposer face aux enjeux de la nouvelle gouvernance du monde, mais elle devrait aussi, déboucher sur une démocratisation de cette instance chargée de répondre aux menaces sur la paix et la sécurité internationales, ont souligné les intervenants. A Rome, l'Afrique a défendu sa position exprimée dans une plate-forme élaborée en 2005, et confirmée une année plus tard à Syrte lors d'un sommet des dirigeants de l'Union africaine. L'Afrique souhaite l'élargissement du Conseil de sécurité à 26 membres et disposer de deux sièges permanents avec y compris le droit de veto, et de cinq sièges non permanents. La position africaine est jugée légitime par les autres groupes de pays membres des Nations unies, tant l'Afrique était depuis toujours, sous-représentée au Conseil alors même que la majorité des décisions de cet organe touchaient le continent noir. A l'occasion de cette conférence, le chef de la délégation algérienne, le ministre délégué chargée des Affaires africaines et maghrébines, M. Abdelkader Messahel a réitéré l'attachement de l'Algérie à la position de l'Union africaine sur cette question d'importance pour les équilibres au sein des Nations unies. "Je saisis l'opportunité qui m'est offerte aujourd'hui pour réaffirmer l'attachement de l'Algérie à la défense de la position africaine commune et pour exprimer ma conviction que l'Afrique défendra, sans ambiguïté, cette position constante, définie sur la base de données objectives", a indiqué M. Messahel devant la centaine de délégués à cette Conférence. M. Messahel a ajouté que la position africaine commune s'inscrivait dans le cadre de "l'aspiration légitime de notre continent à être partie prenante aux grands enjeux liés à la mise en place des institutions et des règles d'une nouvelle gouvernance mondiale". Revenant sur la plate-forme africaine sur la réforme du Conseil de sécurité, il a rappelé qu'elle se fondait sur "la nécessaire représentation géographique équitable et avec des prérogatives non amoindries au sein du Conseil de sécurité". Le ministre a souligné à cet égard, que l'élargissement du Conseil de sécurité, tel qu'envisagé par l'Afrique, "est de nature à en faire un organe plus représentatif et démocratique et de le doter de méthodes de travail transparentes et partagées", et est "susceptible aussi de rendre les décisions du conseil plus conformes à la volonté générale". L'attribution à l'Afrique de sièges permanents participait à "réparer (une) injustice" pour "exprimer le droit légitime de l'Afrique de participer pleinement aux travaux d'un organe dont la composante ne reflète pas la physionomie de sa représentation". Ce plaidoyer est partagé par l'Italie, qui a, par la voix du chef de la diplomatie italienne, M. Franco Frattini, appelé à plus d'équité dans la répartition des représentations au Conseil de sécurité.