ALGER- La mise en place d'un système d'information géographique (SIG) dédié aux risques sismiques permettra d'assurer une meilleure gestion des territoires littoraux, a estimé dimanche à Alger Abdelhakim Ayadi, directeur au Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG). M. Ayadi s'exprimait lors d'une journée d'information organisée par le Réseau algérien des sciences de la mer (RASMER) à l'université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene (USTHB) sur "les risques côtiers", en commémoration du séisme majeur du 21 mai 2003 de Boumerdès. Le directeur de recherches au CRAAG a expliqué que le SIG dont il préconise la mise en place sera une sorte de "base de données complète et multidisciplinaire" sur les risques sismiques. Il sera possible grâce à ce système de réaliser des "simulations" et des "scénarios" ce qui, a-t-il affirmé, conduira à un meilleur aménagement du territoire littoral. M. Ayadi a souligné que le dernier tremblement de terre qui a ébranlé les côtes japonaises (11 mars 2011) doit "nous interpeller quant à la nécessité d'une meilleure prise en charge des territoires se trouvant le long des côtes nationales". "Certains travaux de géophysique marine ont mis en évidence des failles sismiques se trouvant en milieu marin", a indiqué le directeur de recherches, recommandant qu'il soit tenu compte de l'activité de ces sources sismiques et de leur risque de tsunami. Il a toutefois insisté pour dire qu'un tsunami ne se produit pas si la magnitude du séisme qui le provoque ne dépasse pas 6,5 sur l'échelle de Richter. Selon lui, l'Algérie n'est pas à l'abri des autres failles sismiques se trouvant ailleurs en Méditerranée et qui ont par le passé occasionné des raz de marée importants lesquels ont affecté les côtes algériennes. M. Ayadi a noté que de récentes études relatives aux séismes de Boumerdès (2003) et Jijel (1856) montrent que ces deux séismes sont associés à deux tsunamis qui ont affecté respectivement les côtes Baléares et les côtes de l'est algérien (de Béjaïa à Annaba). Le directeur de recherches au CRAAG a indiqué qu'il était nécessaire que les données européennes sur les failles en milieu marin soient communiquées, "dès lors que la faille peut générer un séisme", a-t-il argumenté. Selon les spécialistes, le tsunami est une vague longue ayant des périodes (la durée entre deux crêtes successives varie de quelques minutes à 2-3 heures). Ces ondes marines de basse fréquence peuvent être induites par différentes sources d'excitation, comme les séismes, les éboulements côtiers ou sous-marins ainsi que les éruptions volcaniques.