Rejet n Des milliers d'Israéliens ont manifesté à Tel-Aviv contre la poursuite de l'occupation des territoires palestiniens, à l'occasion de l'anniversaire de la guerre des Six-Jours en 1967. Les manifestants, plus de 10 000 selon les organisateurs, juifs en majorité mais également arabes, ont défilé dans le centre de Tel-Aviv, appelant à la création d'un «Etat palestinien dans l'intérêt d'Israël», dans les lignes du 4 juin 1967, juste avant la guerre. Défilant à l'appel d'un collectif de mouvements anti-occupation de gauche, ils ont brandi des pancartes avec des caricatures du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en joueur de flûte de Hamelin, avec l'inscription «Netanyahu nous entraîne à la catastrophe». Arborant des drapeaux israéliens, rouges et palestiniens, les manifestants ont scandé «Netanyahu dit non à un Etat palestinien, nous disons oui», «Israël, Palestine, deux Etats pour deux peuples» et «Solidarité avec les Palestiniens». La manifestation, autorisée par la police, commencée place Rabin, s'est achevée par un rassemblement sur l'esplanade du Musée de Tel Aviv. A la tribune, une représentante du mouvement anticolonisation «La Paix Maintenant», Iran Gal, a «exprimé son angoisse» devant l'absence de perspectives de paix et accusé le gouvernement de «ne pas voir plus loin que le bout de son nez» quand il refuse de mettre un terme à l'occupation. En Cisjordanie, des chrétiens ont organisé pour leur part un service religieux à un barrage militaire israélien près de Bethléem, pour marquer leur opposition à la poursuite de l'occupation et réclamer la «paix et la justice». L'armée israélienne a été placée en état d'alerte avant les manifestations palestiniennes prévues ce dimanche matin pour le 44e anniversaire de la «Naksa», la défaite des forces arabes face à Israël lors de la guerre des Six-Jours. Des renforts ont été dépêchés à la frontière libanaise, sur le plateau du Golan occupé, où se situe la ligne de cessez-le-feu avec la Syrie, à la frontière avec la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée. L'armée a aussi annulé les permissions pour la fin de la semaine et équipé des unités déployées aux frontières d'armes anti-émeutes a indiqué la radio militaire. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, avait mis en garde jeudi dernier contre toute violation des frontières au cours des manifestations annoncées pour aujourd'hui dimanche pour la «Naksa». Le 15 mai, dernier, la commémoration de la «Nakba» (catastrophe) avait été ensanglantée par des violences qui avaient fait 10 morts. Lors de la guerre de juin 1967, l'Etat hébreu avait conquis la péninsule du Sinaï, rendue à l'Egypte en 1982, le plateau syrien du Golan, la Cisjordanie y compris Jérusalem-Est annexée depuis, et la bande Gaza dont Israël s'est retiré en 2005 tout en maintenant un blocus aérien, naval et partiellement terrestre.