Mahmoud Abbas a donné son accord à la France pour participer à une conférence de paix israélo-palestinienne à Paris pour négocier «sur la base des lignes de 1967» A l'appel d'un collectif de mouvements anti-occupation, quelque 25.000 Israéliens sont descendus, dans la soirée de samedi à dimanche au centre de Tel-Aviv, pour protester contre la poursuite de l'occupation israélienne des territoires palestiniens. L'occasion est on ne peut plus symbolique : le 44eanniversaire de la Naksa (la tragique déroute des armées arabes contre Israël en 1967, la conquête par celle-ci de la péninsule du Sinaï, rendue à l'Egypte en 1982, l'annexion du plateau syrien du Golan, la Cisjordanie - y compris El Qods annexée depuis -, et la bande Ghaza de laquelle s'est retirée en 2005 Israel). Aussi «étonnant» que cela puisse paraître, la foule appelait à la création d'un «Etat palestinien dans l'intérêt d'Israël» dans les lignes du 4 juin 1967, juste avant la guerre. Les manifestants ont brandi des pancartes avec des caricatures du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en joueur de flûte de Hamelin, avec l'inscription «Netanyahu nous entraîne à la catastrophe». Si la police israélienne a autorisé la manifestation, l'armée par contre, placée en état d'alerte sur toutes les bandes frontalières du pays, a ouvert le feu sur des manifestants qui tentaient de franchir la ligne de cessez-le-feu sur le plateau du Golan. 14 manifestants y ont trouvé la mort et une centaine d'autres blessés, selon la TV syrienne. De l'autre côté de la frontière, des manifestations de militants palestiniens et libanais prévues à la frontière entre le Liban et Israël, ont été annulées. L'armée libanaise a interdit tout rassemblement dans la zone, craignant un débordement semblable à celui du mois dernier lors de la commémoration de la Nakba. Les réfugiés palestiniens du Liban ont décrété une journée de «deuil» pour cette commémoration. Politiquement, le président palestinien Mahmoud Abbas a donné son accord à la France pour participer à une conférence de paix israélo-palestinienne à Paris pour négocier «sur la base des lignes de 1967». Mais cela «dépendra de la position israélienne sur l'initiative française de lancer les négociations sur la base des frontières de 1967 pour un Etat palestinien», explique son conseiller politique, Nimr Hammad. Côté israélien, aucune décision n'a été encore prise à ce sujet. «Israël soupèse la proposition française», a déclaré hier le Premier ministre Benjamin Netanyahu.