ORAN- Le laboratoire d'anthropologie de la santé relevant de l'université d'Oran a, en 20 ans d'existence, permis aux médecins d'améliorer la relation avec le malade et d'être à l'écoute de ce dernier pour mieux le soigner, a indiqué samedi le directeur de cette structure, Mohamed Mebtoul. "Il y a vingt ans, nous étions quatre chercheurs d'Oran à lancer un champ disciplinaire nouveau en Algérie, celui de l'anthropologie de la santé. C'était un véritable défi, un rêve merveilleux. Il a fallu affronter bien d'appréhensions et de compréhensions pour nous imposer", a déclaré à l'APS Mohamed Mebtoul, sociologue et enseignant à l'université d'Oran, à la veille de l'ouverture d'une rencontre scientifique à l'occasion du 20e anniversaire de la création du laboratoire GRAS (Groupe de Recherche en Anthropologie de la Santé). Deux décennies plus tard, le laboratoire "est très sollicité pour ses expertises et la qualité de ses études. Les médecins, qui nous voyaient au début comme des intrus, sont formés dans notre entité pour améliorer leur relation avec le malade, comprendre celui et l'histoire de sa maladie, comprendre les familles des malades", a-t-il indiqué. "La mission du GRAS est de faire des travaux d'enquête chez les familles de malades, auprès des médecins, des associations de malades pour comprendre leur logique sociale, leurs stratégies sociales et leurs attentes", a expliqué cet universitaire. "Nous avons fait des études sur un grand nombre de maladies comme le SIDA, la diarrhée, le diabète, le cancer. Nous avons montré l'importance sociale de la maladie car, dans tous les cas, il n'y a pas seulement une dimension médical, mais aussi une dimension sociale, humaine et anthropologique dans le sens du rapport de l'Homme aux autres. Notre laboratoire offre une multidisciplinarité avec des regards pluriels et croisés", a ajouté M. Mebtoul. Pour cet universitaire, sa structure ne compte pas s'arrêter à ce stade du travail. "Nos travaux de recherche sont reconnus au niveau national et international. Nous venons de finaliser une enquête internationale que nous a confiée l'OMS sur les soins de santé primaire. Nous venons d'entamer la rédaction du rapport final", a précisé ce responsable, indiquant que son ambition est de donner à son laboratoire le statut d'unité de recherche. "Nous sommes classés dans la catégorie excellent. Rien ne doit empêcher cette promotion", a-t-il précisé. Le GRAS commémorera, dimanche, ses deux décennies d'existence par l'organisation d'une rencontre scientifique de deux jours à laquelle prendront part des chercheurs nationaux et français. Les participants devront débattre de trois thématiques, "L'histoire de l'anthropologie de la santé en Algérie", "La production scientifique et pédagogique du GRAS" et "Le regard des autres sur l'anthropologie de la santé".