Mettre à niveau la législation, réglementer le secteur de l'information, doter les journalistes d'un statut et d'une carte de presse digne de ce nom, instituer un véritable Office de justification de la diffusion (OJD) et organiser le marché de la publicité, tels sont les nouveaux chantiers lancés par le gouvernement et notamment le département de Nacer Mehal. Les concertations avec la corporation des journalistes invitée à enrichir le débat pour élaborer le nouveau code de l'information ont bel et bien commencé et le ministre de l'Information a entamé son périple qui l'a conduit hier à Constantine. «Je suis venu pour écouter les doléances des journalistes et leurs problèmes liés à la profession. Ils seront pris en charge dans l'élaboration du nouveau code de l'information. Ceci dans le cadre des réformes politiques décidées par le président de la République», a-t-il précisé avant d'ajouter : «La loi 90-07 contient certains points positifs mais il y a eu une évolution. Nous devons redéfinir le statut du journaliste et le statut de l'éditeur.» L'anarchie constatée au niveau de la scène médiatique fait que le nombre de problèmes soit plus grand : précarité, conditions d'exercice déplorables, absence de contrat, de plan de carrière et statut social des plus misérables, tel a été le constat des journalistes de la capitale de l'Est conviés à prendre part à cette rencontre avec leur ministre. Ce dernier reconnaît ce constat et promet un assainissement du secteur avec l'aide et l'implication de tous les protagonistes car la profession reste au cœur de tout les combats et surtout le combat politique. «Le journaliste a besoin de moralisation pour un meilleur exercice mais avant toute chose nous devons éclaircir les points : qui est le journaliste, qui est l'éditeur», a encore souligné Nacer Mehal qui se dit prêt à défendre le droit à l'accès à l'information ainsi que les droits moraux et sociaux des journalistes. Il n'hésitera pas à indiquer que «pour la première fois, nous allons introduire un article exigeant la conception d'un règlement intérieur au sein de toutes les rédactions mais si jamais il n'est pas respecté, l'agrément peut être retiré par l'autorité de régulation». Ce nouveau code de l'information devra apporter crédibilité, respect et dignité pour les journalistes car l'ex-DG de l'APS se montre intransigeant en disant : «Nous allons combattre toutes les formes d'intimidation et d'humiliation, c'est un travail de mise à niveau que nous entreprenons.» Quant aux droits sociaux des journalistes, ils seront pris en considération à travers une nouvelle grille des salaires et un plan de carrière qui sont en phase d'élaboration par la commission installée dernièrement par le ministère et dont la composante compte des membres du SNJ, le ministère du Travail et de la Sécurité sociale, l'UGTA et d'autres partenaires. «Il est clair que nous allons faire un cadre pour le secteur public mais il sera également un texte de référence pour le secteur privé», a précisé Nacer Mehal avant d'aborder la question épineuse du logement pour les journalistes. Il expliquera à cet effet : «Nous allons essayer de défendre le dossier du logement et nous allons trouver une solution». Les propositions des journalistes et éditeurs ont été remises à la recherche d'un consensus solide pour aboutir à un texte qui répond aux nécessités de l'Etat dans le cadre des réformes politiques mais aussi aux vœux de la profession.