ALGER- La nécessité de maintenir le service national en réduisant sa durée d'une année et demi à une année ou six mois afin de s'orienter vers la professionnalisation de l'institution militaire a été relevée lundi à Alger par les participants à la journée d'études sur le concept de professionnalisation de l'armée et sa relation avec le service national. Mohamed Yarfaa, président de la commission de défense nationale de l'Assemblée populaire nationale (APN) qui a organisé cette rencontre a proposé la réduction de la durée du service national à une année afin de renforcer la professionnalisation de l'armée nationale populaire (ANP). Pour M. Yarfaa, il est nécessaire, dans le cadre des nouveaux défis et développements technologiques, scientifiques et techniques rapides que connaît la société, "d'améliorer les capacités de l'armée sur la base des orientations du président de la République, ministre de la défense nationale Abdelaziz Bouteflika, visant la promotion des compétences de l'armée dans les domaines scientifiques et techniques dans le cadre du processus de la modernisation. M. Yarfaa a, dans son intervention, mis l'accent sur l'importance de développer les capacités de défense de l'ANP en s'orientant vers la professionnalisation et de renforcer les rangs de l'armée par des éléments jeunes et compétents. Il est tout aussi important, a-t-il ajouté de bénéficier des expériences des pays développés en matière de professionnalisation qui ont adopté, a-t-il dit, les moyens et les technologies modernes ainsi que des matériels hautement sophistiqués dans le domaine de la formation. L'intervenant a, d'autre part, salué les efforts déployés, dès l'indépendance nationale, pour former une armée moderne chargée de défendre le pays et de contribuer à sa construction et à son édification. M. Yarfaa a souligné le haut niveau des écoles, des instituts et des facultés militaires ouverts à cette époque dont l'académie interarmes de cherchell. La nécessité de maîtriser les techniques scientifiques modernes par l'amélioration du niveau des cadres formateurs, a été relevée par l'intervenant qui a appelé à susciter l'intérêt des titulaires de diplômes supérieurs pour l'armée et à ouvrir des écoles de cadets de la nation. Ahmed Adhimi enseignant à la faculté de communication à l'université d'Alger, a pour sa part, évoqué le concept de la professionnalisation de l'armée, soulignant l'intérêt de maintenir le service national en réduisant sa durée de trois à six mois et ce, après des consultations et des discussions avec les parties concernées. Il a insisté sur l'importance de la professionnalisation de l'armée à la lumière des mutations dans le monde notamment dans les domaines technologiques, de la production d'armes modernes et face aux défis de la mondialisation dans différents domaines. Il a plaidé pour le renforcement de la formation dans les rangs de l'armée en maintenant le service national afin de donner l'occasion aux jeunes de se connaître, d'apprendre les principes de la discipline et du sacrifice pour le pays. Parmi les objectifs de la professionnalisation de l'armée, Ahmed Adhimi a cité l'édification d'une force militaire à même de consacrer la paix et de protéger le citoyen rappelant que la concrétisation "d'une telle démarche requiert la réunion de certains critères tels les compétences scientifiques, la connaissance et la modernité". Le conférencier a passé en revue l'expérience de certains pays pionniers en la matière dont la Grande Bretagne, la France, les Etats unis et le Canada qui ont opté pour la professionnalisation de leurs armées et ce en annulant le service militaire. Il a, cependant, souligné que la professionnalisation engendrait d'importants coûts financiers en ce sens qu'il s'agit d'assurer une formation de haut niveau notamment en matière de maîtrise des TIC et d'utilisation d'armes sophistiquées ainsi que de revalorisation des salaires des effectifs de l'armée. De son côté, M. Hamidatou, enseignant de Droit a évoqué la professionnalisation des armées citant à titre d'exemple l'expérience de la France. Il a rappelé, dans ce contexte, les mutations qu'a connues la France pour soutenir la professionnalisation au sein de ses armées depuis 1996 imputant ces dernières à plusieurs raisons idéologiques, sociales et géostratégiques internes et externes notamment à la fin de la guerre froide. Pour M. Hamidatou, la professionnalisation est nécessaire à la faveur du développement de l'industrie des armes rappelant par la même les mesures prises par ce pays pour remplacer le service civil à travers une journée d'études à laquelle participent toutes les franges de la société pour conforter l'esprit de citoyenneté et mener des actions bénévoles à même de consolider la cohésion sociale. Il a tenu également à préciser l'impératif de maintenir le service civil en Algérie au regard de l'importance de ce dernier en matière de formation de jeunes rappelant la charte du service national adoptée en 1968 et mise en oeuvre en 1969. A cette occasion, la commission de la défense nationale à l'APN a rendu hommage à nombre de personnalités nationales au sein de l'ANP et des corps auxiliaires n'ayant pas pu assister à cette journée. A cette occasion, le ministre délégué auprès du ministre de la défense nationale, M. Abdelmalek Guenaizia, le Chef d'état-major, le général de corps d'armée Ahmed Gaid Salah, le général major Ahmed Boustila, commandant général de la Gendarmerie nationale et le directeur général de la DGSN, le général major Abdelghani Hamel ont été honorés.