ALGER - L'ancien diplomate algérien, représentant de l'ONU pour l'Irak et l'Afghanistan, a estimé que la solution à la crise qui secoue actuellement la Libye doit être d'ordre politique impliquant aussi bien les Nations unies que la Ligue arabe et l'Union africaine. "Ce qui se passe en Libye, contrairement à l'Egypte et à la Tunisie, est une guerre civile (...) et dans ce cas de figure, cela demande une autre solution qui est d'ordre politique", a affirmé M. Brahimi dans un entretien au quotidien La Tribune dans son édition de lundi. Il a, à ce propos, appelé l'Algérie à jouer son rôle pour le règlement de cette crise. L'"Algérie a "une dette envers la Libye qui nous a aidés durant la guerre de libération et là, j'ai dit que la Tunisie, le Maroc et particulièrement l'Algérie sont directement concernés et doivent réagir", a-t-il souligné. Pour M. Brahimi, il s'agit pour les pays maghrébins "d'aller à l'ONU et demander un mandat en disant que c'est nous qui aiderons au règlement politique de ce conflit. La réponse de cette Organisation ne peut qu'être positive". "Le même mandat doit être demandé à la Ligue arabe et à l'Union africaine et avec un mandat de trois Organisations, on peut demander à M. Kadhafi de partir avec dignité et mettre en place une mission de la paix pour aider les parties au conflit à se réconcilier et créer une deuxième république", a-t-il suggéré. Interrogé sur les crises qui secouent d'autres pays arabes, l'ancien diplomate algérien a indiqué que les peuples arabes "souffrent de la situation dans laquelle ils vivent sur le plan aussi bien social qu'économique". Toutefois, il a qualifié de "surprenant" ce qu'il a appelé "la célérité et l'efficacité" de ces mouvements "qui sont venus à bout de deux régimes pour le moment". S'agissant des réformes politiques engagées en Algérie, M. Brahimi a relevé l'importance de relancer la culture de la tolérance afin, a-t-il dit, d'"accepter l'avis de l'autre et de respecter les libertés". "Un très grand effort doit être effectué de la part de la société et cela passe par une très grande conscience de sa part", a-t-il plaidé".