De notre envoyé spécial à Paris Salah Benreguia Le diplomate Lakhdar Brahimi, représentant de l'ONU pour l'Irak et l'Afghanistan, a affirmé dans un entretien exclusif à La Tribune, que l'Algérie a un rôle à jouer pour le règlement du conflit libyen. Estimant qu'en raison de la position géographique de la Libye, il revient aux Maghrébins et à l'Egypte d'agir et de peser de tout leur poids diplomatique pour arracher un mandat de l'ONU, de l'Union africaine et de la Ligue arabe pour formuler une solution politique. Pour Lakhdar Brahimi, ce qui se passe en Libye n'est pas une révolte, mais une guerre civile que les Libyens seuls ne peuvent résoudre. Cette approche est d'autant plus nécessaire que les frères ennemis semblent être en quête d'une médiation crédible pour aboutir à un accord qui préserve les vies humaines et les richesses du pays convoitées par les puissances étrangères. Abordant les événements qui secouent certains pays arabes, Lakhdar Brahimi a indiqué que les révoltes que connaît actuellement le monde arabe étaient prévisibles en raison de la nature dictatoriale des régimes en place. Pour l'ancien ministre des Affaires étrangères algérien, les peuples arabes se sont sentis humiliés, notamment les Egyptiens avec le soutien du régime Moubarak au blocus inhumain décidé par Israël à l'encontre des Palestiniens de Ghaza. A propos de la réforme de la Ligue arabe, M. Brahimi estime que le faible taux des échanges économiques interarabes (ce qui fait par ailleurs la force de l'Union européenne et de l'Asian) a mis dans le coma cette Ligue. Sur le plan interne, l'ex-envoyé spécial de Kofi Annan soutient les réformes décidées par le président Bouteflika et invite la société à plus de conscience et d'implication dans le développement économique du pays. Car l'Etat ne peut pas tout faire en solo, note-t-il. S. B. (Lire l'entretien en pages 4 et 5)