ALGER - L'établissement d'un partenariat étroit entre les pays du champ et leurs partenaires et le soutien à la région dans ses efforts de développement pour garantir une lutte plus efficace contre les fléaux du terrorisme, le crime organisé et la pauvreté ont été relevés lors de la conférence d'Alger sur le terrorisme, ouverte mercredi au Palais des nations. Les intervenants, notamment les ministres des Affaires étrangères des pays du champ (Algérie-Mali-Mauritanie-Niger) ainsi que les chefs de délégations de pays membres du Conseil de sécurité ont plaidé en faveur d'un partenariat actif et efficient pour lutter contre les fléaux du terrorisme et du crime transnational qui menacent non seulement la stabilité et la sécurité dans la région mais aussi dans le monde. Partant du principe qu'il ne saurait y avoir de sécurité sans développement, ils ont aussi relevé la nécessité de soutenir les pays de la région dans leurs efforts de développement à travers notamment des projets au bénéfice direct des populations les plus démunies. Les participants n'ont pas manqué, par ailleurs, de saluer le rôle central de l'Algérie et les efforts qu'elle déploie dans la lutte contre les fléaux du terrorisme, le crime organisé et la pauvreté dans la région. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a considéré que "le moment est venu de donner une forte impulsion" à la coopération entre les pays du champ et leurs partenaires. Le ministre a souligné que la lutte contre les menaces que représentent le terrorisme, le crime organisé et le sous-développement, appelait nécessairement à la conjugaison des efforts et la convergence de toutes les bonnes volontés. Un constat partagé par les ministres des Affaires étrangères du Mali, de la Mauritanie et du Niger qui ont, par ailleurs, mis en exergue la relation "étroite" entre le développement et la sécurité, appelant à la mise en œuvre d'une stratégie régionale, intégrée et cohérente "pour relever collectivement ces défis". Les partenaires extra-régionaux des pays du champ ont, de leur côté, souligné la nécessité du développement social et économique de la région du Sahel parallèlement aux mesures sécuritaires pour une lutte efficace contre la menace terroriste. Dans ce cadre, Shira Villarosa, membre du bureau de coordination antiterroriste du département d'Etat américain, a relevé que les capacités militaires et les opérations de renseignement ne pourront pas toujours résoudre les défis du terrorisme à long terme, alors qu'André Parant, conseiller diplomatique adjoint du président français a appelé "à agir ensemble" pour vaincre le terrorisme, donnant l'exemple de l'Algérie qui mène un combat "courageux" contre le phénomène. "L'Algérie a une expérience, une compétence et une légitimité incontestables en matière de lutte antiterroriste", a-t-il affirmé, indiquant que le rôle primordial dans la lutte antiterroriste dans le Sahel doit revenir aux pays de la région et que "nul ne peut se substituer à eux et décider à leur place". Robin Vincent Searby, conseiller du Premier ministre britannique, a affirmé que son pays restera engagé aux côtés des pays de la région, dont l'Algérie, dans la lutte contre le terrorisme. "Nous reconnaissons les grands efforts menés par l'Algérie dans la prise en charge de la lutte contre le fléau", a-t-il dit, saluant l'existence d'une relation algéro-britannique "étroite" dans le domaine. Manuel Lopez Blanco, représentant de l'Union européenne (UE), a salué, à son tour, l'"important" rôle de l'Algérie dans la concertation régionale qui doit, a-t-il dit, "se consolider et même s'élargir".