ALGER - Le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), M. Habib Yousfi, a affirmé jeudi à Alger, que la prochaine tripartite (gouvernement-syndicat-patronat), prévue à la fin du mois, constitue l'occasion de débattre "sereinement" de la question d'augmenter le salaire national minimum garanti (SNMG), exprimant son souhait d'arriver à "un consensus". "Nous allons débattre sereinement de cette question et j'espère que nous allons arriver à un consensus", a-t-il déclaré sur les ondes de la Radio nationale, suggérant d'étudier l'impact de l'application d'une telle mesure sur le budget de l'Etat et sur l'environnement de l'entreprise avant de prendre une décision. "Je ne pense pas que nous allons dire non. Il n'est pas nécessaire de le faire dans la mesure où, aujourd'hui, le pays a besoin de tous ses partenaires pour aller de l'avant", a-t-il affirmé. Selon le responsable de cette organisation patronale, "le SNMG est une prérogative des pouvoirs publics. La concertation à propos de ce problème avec les partenaires sociaux suppose une adhésion de ces derniers". Seulement, le président de la CGEA conditionne cette adhésion par l'amélioration de l'environnement de l'entreprise pour qu'elle puisse satisfaire une demande importante en la matière. "Cette adhésion doit reposer sur un élément fondamental : ne pas gêner l'évolution de l'entreprise. Il faut aussi qu'il y ait une amélioration du climat des affaires", a-t-il soutenu. Il a préconisé dans le même sens d'étudier les possibilités pour les entreprises d'appliquer une telle mesure et d'apprécier son impact sur leurs charges. "Il est nécessaire que ces augmentations ne se traduisent pas par des difficultés au niveau des entreprises", a-t-il ajouté. M.Yousfi a indiqué, dans ce contexte, que son organisation plaidera lors de cette tripartite pour l'amélioration de l'environnement économique et pour un soutien financier plus important en faveur des PME pour qu'elles puissent jouer pleinement leur rôle de créatrices de richesses et d'emplois. Tout en affirmant que l'aspect social sera "prédominant" à la prochaine de la tripartite, le responsable de la CGEA a exprimé son souhait de voir l'ordre du jour de cette rencontre élargi à d'autres sujets également importants. Il a plaidé, en outre, pour un "réajustement" du Pacte économique et social signé entre le gouvernement et ses partenaires socio-économiques en 2006. "Je pense qu'il faut le mettre à jour au fur et à mesure et en fonction des objectifs que le pays s'assigne", a-t-il dit, soulignant que cette tâche "implique un dialogue et des propositions de tous les partenaires". M. Yousfi s'est dit, par ailleurs, "inquiet" de l'absence du code de travail, appelant à une "tripartite spécifique" pour débattre du contenu du nouveau code.