ALGER - Le colloque intitulé "Le monde arabe en ébullition, révoltes ou révolutions ?" qui sera organisé dans le sillage du 16ème Salon international du livre d'Alger (Sila2011), permettra de recueillir les analyses des académiciens et experts étrangers sur les évènements que connaît le monde arabe, a indiqué dimanche à Alger l'attaché de presse du SILA, M. Abdelkader Berdja. La démarche méthodologique arrêtée pour ce colloque "consiste non pas à présenter le point de vue des experts et académiciens sur la question mais, plutôt à recueillir les analyses des académiciens et experts étrangers, dont l'activité porte principalement sur l'étude des phénomènes spécifiques au monde arabe", a affirmé M. Berdja, lors d'une conférence de presse, conjointement avec des membres du Conseil scientifique de ce colloque qui se tiendra à Alger du 28 septembre au 2 octobre. Il a souligné, dans ce cadre, que ce colloque se caractérisait par une innovation "majeure" dans la vie de l'Université algérienne, ajoutant qu'il était le résultat d'efforts déployés, en commun, par le Commissariat du SILA et l'Ecole nationale supérieure des Sciences politiques. M. Berdja a indiqué, en outre, que l'idée était lancée de consacrer le principe de la tenue d'un colloque scientifique sur une problématique centrale de l'actualité, à l'occasion du déroulement de chaque SILA. C'est ainsi qu'il a estimé que "si ce projet prenait corps, ce serait le meilleur service à rendre à l'Université et au monde de la culture, en général". Il a affirmé, par ailleurs, que "c'est délibérément que l'expertise anglo-saxonne et les témoignages directs d'experts arabes ont été privilégiés" dans ce colloque. M. Berdja a toutefois souligné que "l'expertise algérienne n'a pas été en reste", relevant, à ce titre, qu'outre la tâche de supervision académique confiée au Conseil scientifique, les présidents de séances du colloque ont été confiées à des académiciens et experts algériens avec pour mission de recueillir le maximum de données et d'analyses auprès des conférenciers étrangers. Il a justifié le recours du Conseil scientifique du colloque à l'expertise anglo-saxonne par le fait que les chercheurs et académiciens relevant de cette sphère ont "plus" de recul par rapport aux événements que traversent les pays arabes et leur connaissance du monde arabe. "La puissance des idées penche, plutôt, du côté anglo-saxon", a-t-il dit à ce propos. M. Berdja a indiqué, dans le même ordre d'idées, que ce colloque n'avait aucune connotation politique et qu'il revêtait un caractère académique et universitaire. De son côté, le professeur en Sciences politiques, Rachid Tlemçani, a expliqué que si le colloque revêt un caractère non politique, cela n'en évacue pas pour autant les questions politiques. Cela veut dire, a-t-il précisé, que ce colloque "ne sera pas instrumentalisé par un groupe ou un parti politique". C'est ce qui l'a amené à dire que ce colloque permettra de "comprendre les enjeux des événements qui secouent le monde arabe". Les enjeux actuels, selon lui, détermineront l'avenir du monde arabe, précisant que ce dernier pourrait être "soit un acteur en tant qu'entité ayant son mot à dire dans la consécration de la paix dans le monde, soit un enjeu par rapport au pétrole". Lors des débats, la sociologue Fatima Oussedik a estimé que ce colloque "gagnerait à construire des points de vue responsables" sur les événements qui secouent le monde arabe. Le colloque permettra également, a-t-elle estimé, d'écouter d'une "manière critique" les analyses d'experts étrangers sur les révoltes arabes. "Il faut faire montre de vigilance épistémologique", a-t-elle recommandé.