ALGER - "Le principe des droits des peuples à l'autodétermination que les Etats-Unis d'Amérique prétendent défendre s'effondrera sous le poids de leur relation avec Israël" s'ils opposent leur veto à l'adhésion de la Palestine aux nations unies, a affirmé, lundi à Alger, l'ambassadeur de Palestine à Alger, Hussein Abdelkhaleq. Le diplomate palestinien a estimé que si la demande palestinienne d'adhésion aux Nations unies formulée vendredi dernier est rejetée ce sera le début d'une bataille diplomatique qui viendra s'ajouter à celles que le peuple palestinien livre depuis des décennies. Concernant les manœuvres des Etats-Unis, il a considéré que ces derniers s'arrangeront pour ne pas utiliser le veto dans une première étape en essayant d'influencer les membres du conseil de sécurité. Ils tenteront d'éviter de prendre une décision qui les mettrait sans doute mal à l'aise devant la communauté internationale alors qu'ils ne cessent de prôner les principes de droit des peuples à l'autodétermination. Abdelakhaleq est revenu sur les principales étapes du combat palestinien pour arriver à la proclamation de l'Etat palestinien à Alger en 1988 et les accords d'Oslo de 1993. "Sans des pressions internationales sur les Israéliens les négociations seront vouées à l'échec", a-t-il dit. L'ambassadeur palestinien a souligné en outre que le recours aux nations unies émane du droit du peuple palestinien à l'indépendance et à l'"édification de son Etat". Il émane également, a-t-il ajouté d'une expérience longue et douloureuse avec les manœuvres et tergiversations des israéliens qui ont toujours joué sur le facteur temps. Pour le diplomate palestinien, "des négociations sans pressions internationales sur Israël et en l'absence d'une référence constante seront vouées à l'échec" rappelant les négociations qui n'ont pas abouti en raison du désengagement d'Israël vis a vis des accords d'Oslo". Abdelkhaleq a rappelé la position arabe, notamment algérienne, de soutien à la Palestine déclarent que la cause palestinienne est une affaire interne de toute la nation arabo-musulmane. Il a à cet égard exprimé le vœu que la position arabe reste unie et que les Arabes demeurent mobilisés autour de cette cause. Pour sa part, le vice-président de l'Assemblée populaire nationale (APN) chargé des relations extérieures, Seddik Chihab a considéré la demande d'adhésion de "nouvelle avancée dans la quête de la liberté". Il a appelé la communauté internationale à réparer l'erreur historique commise à l'encontre des Palestiniens à la faveur de la décision de division (1948) qui a permis a Israël d'instaurer son Etat au détriment des Palestiniens alors que la dite décision portait sur la création de deux Etats. Le président de la commission des Affaires étrangères à l'APN, Abdelhamid Si Afif, a tenu la communauté internationale pour responsable "des souffrances et privations" qu'endure le peuple palestinien " déplorant que la demande d'adhésion ait peu de chance d'être acceptée avec la menace du veto américain.