ALGER - Les avis et positions des partis politiques sont mitigées concernant le mode de scrutin à adopter dans le projet de loi électorale qui fera l'objet d'un débat à partir de mardi à l'Assemblée populaire nationale (APN). Certains revendiquent le maintien du mode de scrutin proportionnel au niveau de la circonscription électorale prévu par le projet d'amendement de la loi électorale alors que d'autres réclament l'adoption du mode de scrutin proportionnel national pour les prochaines élections législatives. Dans ce cadre, le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), Miloud Chorfi, a indiqué que sa formation soutient le maintien de l'ancien mode de scrutin proportionnel au niveau de la circonscription électorale pour les prochaines élections législatives et locales. Ce mode "offre de meilleures chances à toutes les formations politiques d'accéder aux assemblées élues locales et nationales", a-t-il estimé, indiquant que la proposition inclue dans le projet de loi électorale est la plus adéquate car "elle permet d'enraciner et d'approfondir la démocratie en Algérie, d'autant que les partis et les électeurs ont été habitués lors des précédentes échéances à ce mode de scrutin". Chorfi a également précisé que ce mode de scrutin interdit la domination de la vie politique et des assemblées élues par un ou deux partis et permet des alliances entre plusieurs partis pour la gestion des affaires des assemblées locales. Plusieurs partis représentés à l'APN ont accueilli favorablement la proposition du RND, à l'instar du Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui a exprimé, par la voix de son chargé de l'Information, Mohamed Boudjemaa, son soutien à ce mode qu'il juge "le meilleur à l'heure actuelle, dans le sens où il permet à plusieurs partis d'accéder aux Assemblées élues". Il a, d'autre part, insisté sur l'importance d'inclure, dans la loi électorale, la proposition relative à la soumission par les partis politiques de listes nationales pour la candidature des femmes à l'APN. Bien qu'il soit favorable à l'adoption du mode de scrutin proportionnel au niveau de la circonscription électorale lors des élections des Assemblées locales et nationales, le RCD estime, néanmoins, que le problème ne réside pas dans le mode de scrutin, mais plutôt dans la manière d'élaborer une loi électorale qui permette d'instaurer des mécanismes pour pallier la fraude et une structure qui veille à assurer la transparence du scrutin, a souligné le chargé de l'Information du RCD, Hassen Bellabès. Pour sa part, le représentant du parti des Travailleurs (PT), Djelloul Djoudi, a exprimé la conviction de son parti que le mode de la proportionnelle au niveau de la circonscription électorale demeure le meilleur pour les prochaines échéances. Outre qu'il permet l'accès de différents partis aux assemblées élues locales et nationales, ce mode qui garantit la stabilité de la vie politique permet également de prévenir les crises politiques, a-t-il ajouté. Pour sa part, le parti du Front de libération nationale (FLN) a demandé par la voix du chargé de l'information, Aïssa Kassa, l'adoption du mode de scrutin proportionnel national aux élections législatives et wilayales, soulignant que le parlementaire a "une mission législative au niveau national ce qui requiert l'adoption de ce mode". Concernant la commune, il a souligné la nécessité d'adopter le système de scrutin proportionnel au niveau de la circonscription électorale, en privilégiant la liste qui obtient le plus grand nombre de voix pour la gestion de la commune, ajoutant que ce mode "permet de définir les responsabilités au niveau de la commune et d'éviter les alliances pouvant parfois conduire à une impasse". Pour sa part, le chargé de l'information du mouvement Ennahdha, Mohamed Hadibi, a insisté sur la nécessaire adoption du système de scrutin qui allie la proportionnelle au niveau des circonscriptions électorales lors des élections locales à la proportionnelle nationale lors des élections législatives. Il a également rappelé que l'adoption par les formations politiques de la liste nationale lors des législatives permet l'accès au parlement des compétences et personnalités nationales "qui contribueront à hisser le niveau du système législatif algérien et à suivre la performance gouvernementale". Par ailleurs, Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA) a estimé qu'il convient à l'heure actuelle "d'élaborer une charte nationale définissant le régime en Algérie (parlementaire, présidentiel ou semi présidentiel) puis élaborer les lois régissant la vie politique dont la loi électorale". Dans sa composante actuelle, l'APN "n'est pas habilitée à débattre du projet de loi électorale pour avoir perdu la légitimité populaire", a-t-il-dit.