SKIKDA - Dénicher, à Skikda, un mouton à moins de 30.000 dinars relève de la gageure, constate-t-on à quelques jours de l'Aid el Adha. Les bêtes proposées pour le sacrifice sont proposées au double de cette somme, parfois davantage, ce qui n'est pas sans provoquer le mécontentement des "petites bourses"‘ à la recherche d'un "Aïd gued el hal", selon l'expression consacrée. Mohamed-Tahar, 45 ans, père de trois enfants, rencontré à la cité des "500 logements", a confié à l'APS qu'il "prend le risque d'attendre jusqu'à la veille de la fête en caressant l'espoir de voir le prix chuter quelque peu". De son côté, Hocine, 50 ans, employé au port, déplore que le petit bélier qui coûtait 20.000 dinars il y a un an, est aujourd'hui proposé à 35.000 dinars. Pour expliquer cette surenchère, un vendeur originaire de Djelfa, Brahim, 48 ans, propriétaire de 70 têtes, évoque une "hausse des prix des fourrages", tandis que d'autres parlent de "manoeuvres spéculatives des vendeurs circonstanciels". C'est d'ailleurs aussi l'avis de Brahim qui est né dans la profession d'éleveur est qui pense que l'introduction de revendeurs sur le marché de l'Aïd, est une sorte de fatalité impliquée par la hausse brusque de la demande et la logique des commerçants de circonstance de "gagner beaucoup et vite". Certains citoyens de la wilaya de Skikda n'hésitent pas à se rabattre sur les caprins dont le prix varie de 9.000 à 13.000 dinars. Saïd et son frère Mustapha, dont les épouses n'apprécient guère la viande caprine, à plus forte raison pour la fête, ont ainsi décidé d'aller célébrer le sacrifice de Sidna Ibrahim chez leurs parents. Kamel, 38 ans, préfère volontiers, un caprin : "c'est un sacrifice aussi licite que l'ovin, la viande est bonne, et puis les enfants sont contents et ne font pas la différence". Une affirmation peu convaincante qui semble plutôt traduire quelque dépit chez cet employé de bureau, père de 7 enfants.