ALGER - Un programme national de recherche et développement du palmier dattier va être lancé début 2012 en vue de préserver et de valoriser le patrimoine phoénicicole national, qui fait face actuellement à plusieurs défis comme les maladies et la mauvaise gestion de l'eau, a annoncé dimanche le directeur général de l'Institut national de recherche agronomique d'Algérie (INRAA), Foued Chehat. Ce programme, qui devrait être validé par l'Institut national de recherche agronomique d'Algérie en décembre prochain, s'étale sur quatre ans et coûterait une enveloppe de 9 milliards de DA, a révélé M. Chehat en marge du premier symposium international sur le palmier dattier. Selon lui, ce plan va accentuer la recherche sur l'identification des variétés de palmiers dattiers résistantes aux différentes maladies touchant les palmeraies. Il s'agit également de travailler sur les nouvelles maladies apparues comme le Charançon rouge, la maladie de la feuille cassante ainsi que sur leurs prédateurs. Bien qu'aucun cas n'ait été enregistré en Algérie, le Charançon rouge, détecté en Libye et au Maroc, constitue une menace pour les palmeraies algériennes, selon des spécialistes. Le programme de recherche sur le palmier-dattier va axer ses recherches sur la maîtrise de l'eau, en introduisant des systèmes d'économie de l'eau pour satisfaire les besoins d'extension des palmeraies et éviter le gaspillage de cette ressource et la salinisation des sols. La valorisation des produits et sous-produits du palmier sera également prise en charge par les professionnels dans le cadre de ce programme. "Il s'agit de mettre au service des agriculteurs de nouvelles méthodes de valorisation des variétés qui ne se vendent pas facilement en créant des entreprises de transformation", préconise M. Chehat. L'Algérie est le pays qui possède le plus grand nombre de variétés de dattes au monde, estimées à 994 variétés recensées à ce jour. Le programme de recherche et développement du palmier dattier va s'occuper également de la commercialisation des produits du palmier par la promotion et la création de débouchées à l'intérieur et à l'extérieur du pays et contribuer ainsi à l'amélioration des revenus des agriculteurs et les conditions de vie des populations oasiennes. La mise en œuvre de ce plan de développement se fera à travers des réseaux de recherche impliquant des chercheurs, des étudiants, des laboratoires et des agriculteurs au niveau national. Initié en 2007, le programme de recherche et développement sur le palmier-dattier n'a pas été mis en œuvre en raison du manque de synergie entre les chercheurs et les différentes universités. "Il est temps d'accélérer la recherche pour apporter des solutions viables à toutes les problématiques du palmier dattier", estime M. Chehat, mettant en garde les chercheurs sur les risques qu'encourent les agriculteurs en introduisant des plants et des variétés non testées ou expérimentées. L'accompagnement des acteurs de cette filière "doit se faire en synergie avec les scientifiques et chercheurs à l'intérieur et en dehors de l'université. Il faut également multiplier la coopération avec les partenaires étrangers qui peuvent aider à avancer dans le domaine de la biotechnologie notamment", suggère-t-il. Des représentants (chercheurs, universitaires, étudiants) venus de 17 pays participent à ce symposium international organisé sous le thème "le palmier dattier : bilan de 50 années de travaux-quelles recherches pour sa préservation et sa valorisation ?". Ce symposium a pour objectif de faire le point sur les résultats accumulés durant les 50 dernières années de travaux de recherche effectués par des équipes algériennes et différents chercheurs dans le monde. Les recherches sur le palmier dattier ont pris de l'ampleur à la suite des ravages causés par le Bayoud dans les palmeraies marocaines et algériennes et plus récemment par le Charançon rouge en Egypte et au Moyen-Orient. En Algérie, le nombre de palmiers dattiers est passé de 13,5 millions en 1990 à 17 millions actuellement s'étalant sur une superficie de 160.000 hectares. L'Algérie, 7e producteur mondial de dattes, produit annuellement une moyenne de 200.000 tonnes, avec un record de 550.000 tonnes en 2006.