NEW YORK - La lutte contre les violences faite aux femmes doit être renforcée, ont préconisé à New York le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et la directrice exécutive de l'ONU-Femmes, Michelle Bachelet, à la veille de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes devant être célébrée vendredi. "En cette Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, j'invite les gouvernements et les organismes partenaires dans le monde entier à mobiliser les énergies, les idées et l'esprit d'initiative des jeunes afin qu'ils nous aident à mettre un terme à la pandémie de violence", a déclaré Ban Ki-moon. Pour le secrétaire général de l'ONU, ce n'est qu'à cette condition seulement que "nous pourrons vivre dans un monde plus juste, plus pacifique et plus équitable". Lors d'une manifestation organisée mercredi au siège de l'ONU pour marquer cette journée, Ban Ki-moon a rappelé que le droit des femmes et des filles de vivre à l'abri de la violence était "inaliénable et essentiel". Thème central de la campagne lancée en 2008 et intitulée "Tous unis pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes", cette initiative a permis de mobiliser, autour d'un même but, les gouvernements, la société civile, le secteur privé, des athlètes, des artistes, des femmes, des hommes ainsi que des jeunes du monde entier. La plate-forme de mobilisation sociale "Dites NON, Tous UNIS" a, quant à elle, enregistré plus de deux millions d'activités dans le monde, allant de marches de protestation à des campagnes d'information publique, en passant par la sensibilisation des parlementaires pour qu'on vienne en aide aux victimes. La directrice exécutive de l'ONU Femmes, Michelle Bachelet a, pour sa part, axé son appel sur trois piliers essentiels, en l'occurrence "la prévention, la protection et la fourniture de services clés". L'appel de Mme Bachelet s'adresse aux dirigeants mondiaux afin qu'ils "mobilisent" la volonté et l'investissement politique et assurent aux femmes une vie sans violence. "Bien que l'égalité entre les femmes et les hommes soit garantie dans les Constitutions de 139 pays et territoires, les femmes se voient trop souvent refusées toute justice et protection contre la violence", a déploré Mme Bachelet. Selon elle, 603 millions de femmes vivent dans des pays où la violence domestique n'est pas encore considérée comme un crime. "La violence contre les femmes n'est pas uniquement une question de femmes. Elle a des effets négatifs pour chacun d'entre nous. "Nous devons nous rassembler pour y mettre fin", a-t-elle conclu. Selon des estimations de l'ONU, jusqu'a six femmes sur dix ont souffert de violence physique et/ou sexuelle au cours de leur vie, infligée dans la majorité des cas par leurs maris ou partenaires.