ALGER - Un lot de 4.000 doses de Heberprot-P, un médicament cubain aidant à la cicatrisation plus rapide du pied diabétique, pour un coût de 110 millions DA, seront réceptionnées prochainement, a annoncé mardi à Alger le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès. "L'Algérie a déboursé une enveloppe de 110 millions DA pour l'achat 4.000 doses de Heberprot-P, de fabrication cubaine", a indiqué M. Ould Abbès à l'ouverture d'un séminaire sur la prise en charge du pied diabétique. Le produit cubain est un facteur de croissance qui est injecté après le nettoyage la plaie. Ce n'est pas un vaccin pour la prévention du pied mais plutôt un traitement pour sa cicatrisation. A propos de l'évolution de la maladie en Algérie, M. Ould Abbès a précisé que la prévalence du diabète chez la population âgée de 25 ans et plus est estimée à près de 1,3 million de diabétiques, dont un diabétique sur deux est méconnu. "Compte tenu de ces données, mon département ministériel a fait du diabète une priorité de santé publique et ne ménagera aucun effort pour poursuivre de façon résolue la stratégie nationale de lutte et de mettre tous les moyens nécessaires", a-t-il affirmé. Dans ce cadre, il a relevé qu'outre les actions de prévention, l'année 2011 a vu le lancement d'un vaste programme de dépistage du diabète qui, pour la première fois, verra se développer l'"activité d'une clinique mobile devant sillonner tout le territoire national en ciblant plus particulièrement les zones enclavées". Mettant l'accent sur les actions de proximité, M. Ould Abbès a souligné que "le pied diabétique demeure en quête d'un véritable réseau de prise en charge multidisciplinaire qu'il y a lieu d'organiser, car le patient diabétique, a-t-il expliqué, se heurte souvent à des difficultés d'orientation qui retardent d'autant les délais d'une prise en charge médicale et chirurgicale efficace". M. Ould Abbès a ajouté avoir donné aussi des instructions pour une campagne de sensibilisation et de dépistage chez les enfants, concernés eux aussi par cette maladie. Plusieurs thèmes ont été abordés lors de cette journée de prise en charge du pied diabétique, dont la problématique de cette prise en charge, à travers une expérience du service diabétologie du CHU Mustapha-Pacha. Le Dr Samir Aouiche, exerçant au sein de cet établissement, a expliqué que le constat établi de 2004 et 2011 fait ressortir que 65,5 % des patients qui étaient hospitalisés étaient déjà amputés. La raison étant que les plaies dont ils souffraient étaient chroniques et n'avaient pas étaient prises en charge à temps, a-t-il précisé. Le Dr Aouiche a indiqué qu'une grande partie des plaies du pied du diabétique et de son amputation sont provoquées par des chaussures de mauvaise qualité. Il a cité également le manque d'une prise en charge multidisciplinaire. "Il n'y a pas de coordination entre le chirurgien, le diabétologue, le podologue et le réeducateur", a-t-il estimé, notant en outre que la podologie (spécialité de l'étude du pied et de ses affections) demeure peu développée en Algérie.