ALGER - La consultation médicale tardive chez les enfants atteints de l'infirmité cérébrale motrice (IMC) a été déplorée jeudi à Alger par des spécialistes qui ont plaidé pour un dépistage précoce de cette pathologie. En Algérie, 3,8 nouveaux cas pour 1000 naissances sont enregistrés en moyenne chaque année, alors que les statistiques de l'OMS font état de 3 cas pour 1000, ont relevé ces spécialistes et professeurs lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion d'un symposium sur l'apport de la toxine botulinique dans la prise en charge de la spasticité chez l'enfant souffrant d'IMC. La plupart des enfants atteints (d'IMC) ne sont généralement traités qu'après l'âge de deux ans, a regretté Pr Haridi, pédiatre au CHU de Beni Messous, ajoutant que les structures d'accueil demeurent "insuffisantes" comparativement au nombre de cas enregistrés tous les ans. "Les moyens existent, mais la capacité d'accueil des centres et autres établissements demeure limitée", a-t-elle dit, faisant observer que " cela se répercute sur les rendez-vous (pour l'hospitalisation des patients), de plus en plus éloignés". Pour Pr Haridi, le temps s'écoulant entre la date d'un rendez-vous et l'hospitalisation d'un patient ne fait qu'"aggraver" l'état du sujet atteint. Elle a, en outre, précisé que la durée d'hospitalisation dépasse généralement un mois, ce qui ne permet pas aux parents de consulter dans des cliniques privées où la prise en charge est "onéreuse". De son côté, Dr Aouichat de l'EHS de Tixeraine, a relevé qu'entre 1994 et 2009, 80 nouveaux cas d'IMC par an ont été enregistrés, la souffrance néonatale étant la plus fréquente avec 33% de prévalence. Elle a ajouté que 24% des patients sur 200 dossiers traités ont été consultés avant l'âge de deux ans et 28% après l'âge de cinq ans, expliquant que cette pathologie intervient notamment chez les bébés nés prématurément. L'IMC est une pathologie consistant en l'asphyxie néonatale avec ou sans traumatisme obstétrical. Elle entraîne des déformations qui ne sont pas réversibles, a-t-on expliqué. Le traitement s'effectue par injection de la toxine botulique, laquelle est une drogue administrée au patient (une fois tous les quatre mois) pour décontracter le muscle, éviter les déformations et alléger les douleurs. Le médicament dont le coût avoisine les 35.000 DA, est remboursable en Algérie. Il doit être manipulé avec "vigilance" par des spécialistes, a-t-on préconisé.