Par défaut d'orientation et par manque de structures d'accueil, 20% des hémiplégiques arrivent en consultation de rééducation 3 mois après leurs accidents et 12% d'entre eux arrivent 6 à 9 mois après, a annoncé le Dr S. Lemai, chef de service de rééducation fonctionnelle au CHU de Constantine, lors d'une rencontre scientifique organisée par le laboratoire Ipsen à Alger. Cette manifestation scientifique, intitulée ‘la prise en charge de la spasticité de l'hémiplégique' qui évoque avant tout une lésion centrale, le plus souvent vasculaire, a permis aux nombreux participants d'évoquer la prise en charge complexe de cette maladie et de connaître les nouvelles classes thérapeutiques telles que la toxine botulique qui occupe une place importante dans le traitement de la spasticité. Pour ce qui est des chiffres, le Dr Lemai soulignera que, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les lésions cérébro-vasculaires sont la première cause de décès en Algérie. Par ailleurs, et selon les déclarations du professeur Arezki, président de la société algérienne de neurologie et neurophysiologie clinique (SANNC), l'Algérie enregistre 6O.OOO nouveaux cas d'AVC par an d'où il en résulte 3O.OOO nouveaux handicapés annuellement. De son côté, le Dr Serdar Kocer, chef de l'unité d'évaluations et d'explorations fonctionnelles au centre de réadaptation de Courbet en France, présentera ses dix années d'expérience en matière de traitement par la toxine botulique. Pour cet orateur, la toxine botulique est recommandée car il existe une preuve scientifique établie de son effet sur la réduction locale de la spasticité après injection intramusculaire. Comme elle peut être utilisée en traitement de première intention de la spasticité lorsque l'objectif est focal ou multifocal. La toxine botulique a révolutionné le traitement de la spasticité, a indiqué pour sa part le professeur Francois Boyer du CHU de Reims. Ce traitement fait partie des recommandations de bonne pratique du «traitement médicamenteux de la spasticité» en France, depuis juin 2009, ainsi qu'en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis depuis 2OO4. Le rôle du mouvement associatif, dans la prévention et l'information, a été mis en évidence durant cette rencontre à laquelle plus de 2OO praticiens spécialistes ont pris part et qui a été encadrée par des experts algériens et français.