CONSTANTINE - Le ministre de la Prospective et des Statistiques, Abdelhamid Temmar, a estimé dimanche à Constantine, que "l'Algérie n'aura d'autre choix que de s'appuyer sur son potentiel endogène pour rejoindre le niveau des pays émergents". Le ministre qui présentait, à l'université Mentouri, son livre intitulé "La transition de l'économie émergente, références, théories, stratégies et politique", a souligné que la mise en place d'une politique de relance et de croissance endogène devient "incontournable"‘ dans un monde dominé par "des rapports économiques internationaux basés sur de nouvelles logiques d'accumulation et de développement". Le changement radical des rapports de force économiques mondiaux "impose la formulation d'une nouvelle stratégie de passage vers un mode d'organisation plus efficient" et "la relance d'un processus de croissance durable", a indiqué M. Temmar, estimant que "l'ère qui se réduisait à l'opposition Nord-Sud est révolue, en raison de la complexité des donnes géopolitiques et économiques actuelles". Le ministre a également affirmé que l'Algérie "possède les potentialités essentielles pour aboutir à une économie émergente axée sur un appareil de production efficace et fiable". Il a dans ce contexte souligné que le développement du système national productif doit nécessairement passer par la mise à niveau des entreprises privées, le redéploiement du secteur public et l'assainissement bancaire. Le développement économique du pays "a été de tout temps sacrifié sur l'autel de la cohésion et de la stabilité sociale", a encore souligné le ministre, précisant que cette vision "purement politique" doit être "immédiatement révisée" pour rendre rentables les efforts consentis dans ce sens. Le plan de réorganisation du secteur public "a atteint des niveaux appréciables", a encore affirmé le ministre, faisant part de l'activation de plusieurs agences de régulation du marché économique du pays qui seront "orchestrées" par une "doctrine" générale, en voie d'élaboration. Le secteur public industriel compte environ 450 entreprises "dont la majorité est en difficulté", a en outre affirmé M. Temmar, faisant part de la prochaine présentation d'un "plan de sauvetage" d'un nombre important de ces entreprises qui seront regroupées en unités industrielles spécialisées en pétrochimie et en électromécanique, entre autres. La promotion l'investissement direct étranger (IDE), constitue "l'autre donne essentielle qu'il faut sérieusement prendre en considération pour aboutir à une véritable économie émergente", a encore indiqué le ministre, avant d'ajouter que la concrétisation des réformes décidées par le président de la République "ne peut avoir lieu qu'à travers la reconstruction des institutions, des mentalités et des capacités humaines suivant une vision moderniste et réaliste qui prenne en considération toutes les mutations vécues par le monde à commencer par la crise économique", a conclu le ministre. M. Temmar avait participé, dans la matinée, aux cérémonies organisées dans la daïra d'Ibn Ziad, dans le cadre de la commémoration du 51e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960.