ORAN - Le cinéaste tunisien Ridha Behi, réalisateur du long métrage "Dimma Brando", un film en compétition à la cinquième édition du Festival du film arabe (FOFA), a estimé, dimanche à Oran, qu'un artiste "ne doit pas s'autocensurer". Son film de 82 minutes raconte l'histoire d'un jeune tunisien, Anis Raache, sosie du célèbre acteur américain Marlon Brando, qui fait tout pour s'envoler à Hollywood pour le rencontrer. Fidel à son style "provocateur", Ridha Behi a choisi de prendre le risque de choquer en introduisant des scènes osées dans son film. Un choix qu'il "assume pleinement", a-t-il indiqué lors du débat qu'il a animé suite à la projection cet après-midi de son film à la Salle "Saada". "Un cinéaste doit avant tout penser à son style et à son image. S'il se demande à l'avance ce que doivent penser les autres, il ne fera jamais rien et s'autocensurera", a-t-il estimé. Ridha Behi a remporté le prix du meilleur producteur pour "Dimma Brando" lors de la dernière édition du festival d'Abu Dhabi, en raison de sa ténacité face aux difficultés qu'il a affrontées pour produire ce film, 7 années durant. Le scénario initial incluait Marlon Brando, connu pour son implication dans le combat des droits civiques des afro-américains et des amérindiens et dont le décès en 2004 a apporté des changements considérables au scénario. C'est ce qui, d'ailleurs, a poussé le réalisateur à inclure des séquences documentaires sur l'acteur américain, tentant de présenter le grand humaniste qu'il était et d'expliquer sa propre relation de longues années avec lui. Une narration cinématographique hybride, mêlant la fiction dramatique au documentaire élégamment commenté.