ALGER- Le relèvement du montant minimum de la pension de retraite à 15.000 DA et la revalorisation des pensions et allocations de retraite, décidés dimanche en Conseil des ministres, s'inscrit dans un long processus de la réforme du système des retraites entamé depuis l'année 2000. Les revalorisations annuelles des pensions et allocations de retraite ont ainsi permis une augmentation globale des pensions de 55% durant la période 2000-2010, selon le ministre du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, M. Tayeb Louh, faisant observer qu'en 2011, le taux de valorisation a été fixé à 10%. "Cette revalorisation (2011) a concerné plus de deux millions de bénéficiaires pour un impact financier global de 23 milliards dinars à la charge de la Caisse nationale des retraites", a-t-il précisé lors d'un point de presse. M. Louh a aussi rappelé la mise en oeuvre en 2009 de la décision du chef de l'Etat, M. Abdelaziz Bouteflika, relative à la revalorisation exceptionnelle de 5% des pensions et allocations de retraite directes et principales de reversions, dont le montant est inférieur à 11.000 DA, à la charge du budget de l'Etat. Il a aussi évoqué l'instauration en 2006 de l'indemnité complémentaire des pensions de retraite et d'invalidité (ICPRI), dont le montant est inférieur à 10.000 DA et de l'indemnité complémentaire des allocations de retraite (ICAR), dont le montant est inférieur à 7.000 DA, à la charge du budget de l'Etat. Les autres mesures citées par M. Louh concernent aussi la revalorisation de la majoration pour conjoint à charge des pensions de retraite, passant de 700 en l'an 2000 à 1.731 DA en 2011, à charge de la Caisse nationale de retraite. A cela s'ajoute le relèvement du seuil de la pension minimum (75% du Salaire national minimum garanti SNMG) et des pensions de retraite des Moudjahidines (2,5 fois le SNMG), suite aux relèvements successifs du SNMG, dont la dernière augmentation est de 20% à compter de janvier 2012, selon le ministre. M. Louh a en outre relevé l'exonération de l'IRG des pensions de retraite dont le montant est inférieur à 20.000 DA (LFC 2008), ainsi que les abattements de l'IRG de 10 à 80% pour les pensions de retraite variant entre 20.000 et 40.000 DA (LFC 2010). La contribution de la Sécurité sociale de manière indirecte à l'amélioration du pouvoir d'achat des retraités a été mise en relief par le ministre. Il s'agit, a-t-il expliqué, de l'octroi aux retraités et à leurs ayant droits des avantages du système du tiers payant pour les médicaments et les consultations et actes médicaux à travers les conventions avec les pharmacies et les médecins traitants. Dans le sillage de ces réformes, M. Louh a fait savoir que le gouvernement gère ce dossier en se basant sur des "données futures", à même d'assurer la "pérennité" du système des retraites en Algérie. Il a ainsi relevé la "vision claire à moyen et long termes" de la Sécurité sociale en Algérie, mettant l'accent sur la "diversification" des ressources en dehors des cotisations des salariés. Il a ainsi cité le prélèvement d'un taux sur la fiscalité pétrolière ainsi que la taxe sur les produits et les bénéfices des importateurs de médicaments. Selon le ministre, les retraités de la catégorie de 60 ans et plus représentaient un taux de 7,56 % de la population en 2010, pour atteindre les 9,8% en 2020 et 13,5% en 2030, soulignant à cet effet que l'évolution est "plus importante" en Algérie par rapport à des pays développés comme la France (35% en 2010 et 40% en 2020), la Suède (40% et 50%) et l'Italie (40% et 55%). Le Conseil des ministres, réuni dimanche sous la présidence du président de la République M. Abdelaziz Bouteflika, avait décidé, le relèvement à 15.000 DA de toutes les pensions et allocations de retraite, inférieures à ce montant à partir du 1er janvier 2012, au bénéfice des retraités salariés et non salariés.