ALGER - Les partis politiques ont émis des avis mitigés concernant le recours aux observateurs internationaux pour les prochaines élections législatives prévues en 2012, certains appréciant cette mesure, les autres estimant que l'initiative restait insuffisante pour garantir la régularité et la transparence des élections. Le parti du Front de libération nationale a estimé par la voix de son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, que "les prochaines élections législatives seront "transparentes" et "régulières" grâce notamment à la mise en place d'une Commission nationale indépendante, au déroulement du scrutin sous l'égide de magistrats et à la présence d'observateurs internationaux". Lors d'une conférence de presse animée lundi, M. Belkhadem a affirmé que "l'invitation faite aux organisations internationales pour dépêcher des observateurs, est de nature à conférer "davantage de transparence" à ces élections. Le parti du Rassemblement national démocratique (RND) a souligné pour sa part que la présence d'observateurs internationaux aux prochaines élections constituait le "gage de l'Etat pour la transparence de ce cette opération". Le porte-parole du RND, Miloud Chorfi, a ainsi salué le fait que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ait souligné que les prochaines législatives se dérouleront "dans une pluralité sans précédent, avec la participation d'une classe politique qui sera renforcée par de nouveaux partis" dans le cadre de la concrétisation des réformes visant notamment à ancrer le pluralisme. Par ailleurs, le président du groupe parlementaire du mouvement de la société pour la paix (MSP), Naamane Laouar, a estimé que "la transparence et la régularité des élections ne dépend pas des observateurs internationaux mais plutôt d'une véritable volonté politique de l'administration qui supervisera cette opération". Même si l'idée de faire appel à des observateurs internationaux est "acceptable" ces observateurs, a-t-il dit, ne peuvent conférer la crédibilité à ces élections car ils ne peuvent pas suivre le processus du début à la fin", l'opération "ne se limitant pas au jour de scrutin". Le chargé de communication du Parti des travailleurs (PT), Djelloul Djoudi, a estimé que l'organisation d'élections transparentes et régulières en appelait à une volonté politique et à un sens de responsabilité de toutes les parties concernées". M. Djoudi a indiqué que la présence d'observateurs internationaux "n'apportera pas grand chose au processus électoral comme le prouve l'expérience précédente de l'Algérie et celles d'autres pays" soutenant que "la transparence et la régularité sont garanties par la loi avec la participation des partis politiques concernés par l'opération d'observation". Pour sa part, le président du mouvement En-Nahdha, Fateh Rebiai, a souligné que "se sont les Algériens eux même qui devront conférer la crédibilité aux élections" insistant sur l'importance "d'une volonté politique dans ce sens à travers des mesures concrètes garantissant la transparence et la régularité des élections". Pour le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, "ces observateurs ne sont que des témoins et pas des organisateur et ce n'est pas sur eux que nous allons compter pour redresser le processus électoral". "Les observateurs n'apportent pas la solution", a-t-il insisté, appelant le gouvernement à promulguer des textes réglementaires pour établir des sanctions contre tout dépassement enregistré lors de l'opération électorale". Intervenant en Conseil de ministres le président de la République avait annoncé dimanche que l'Algérie fera appel aux observateurs internationaux pour les prochaines élections législatives. Dans ce cadre, le chef de l'Etat a chargé le gouvernement d'engager sans délai les démarches requises auprès de la Ligue des Etats arabes, de l'Union africaine, de l'Organisation de la Conférence islamique, de l'Union européenne et des Nations unies pour inviter toutes ces organisations à dépêcher de manière significative leurs observateurs aux prochaines législatives.