WASHINGTON - Les 40 pays d'Afrique subsaharienne concernés par la loi américaine sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique (AGOA) conserveront en 2012 leur statut commercial préférentiel et autres avantages commerciaux accordés par les Etats-Unis. A l'issue de la procédure annuelle d'examen, le président Barack Obama a décidé que tous les pays subsahariens qui avaient été retenus en 2011 pour bénéficier de ce statut conféré par l'AGOA continueraient à y être éligibles et qu'aucun autre pays ne serait rajouté à la liste de 2012, a indiqué le Représentant américain pour le commerce extérieur (USTR), Ron Kirk. Selon lui, l'AGOA est ''un pilier vital et de plus en plus important de la politique commerciale des Etats-Unis avec l'Afrique''. Tous les ans, le gouvernement américain examine si ces pays cités dans la loi remplissent les critères d'admissibilité. Ils sont notamment tenus d'établir une économie de marché ou, le cas échéant, de continuer à progresser dans cette voie, de respecter l'Etat de droit, d'appliquer des politiques économiques propres à faire reculer la pauvreté, de protéger les droits internationalement reconnus des travailleurs et de lutter contre la corruption. En outre, pour être admissibles, explique l'USTR, ''les pays doivent s'abstenir de se livrer à des activités qui sapent les intérêts de la politique étrangère des Etats-Unis et de commettre des violations graves des droits de l'homme reconnus internationalement''. En octobre dernier, le président Obama a signé une proclamation rétablissant les avantages commerciaux en faveur de la Côte d'Ivoire, de la Guinée et du Nigeria pour le fait qu'ils remplissaient de nouveau les critères établis. Les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et les pays de l'Afrique subsaharienne s'étaient établis à un montant de 82 milliards de dollars en 2010. Les importations américaines entrant dans le cadre de l'AGOA ont totalisé 44,2 milliards de dollars en 2010 contre 46,9 milliards de dollars en 2009, et dont la plupart sont constitués de produits pétroliers. Sur ce total, les importations non pétrolières représentaient 4 milliards de dollars (textiles, chaussures, produits agricoles transformés)en 2010. Le Nigeria, l'Angola, l'Afrique du Sud, la république du Congo et le Tchad étaient dans le peloton des cinq principaux bénéficiaires de l'AGOA. Promulguée en mai 2000 par l'ex-président Bill Clinton, l'AGOA vise à accroître les échanges commerciaux avec les pays de l'Afrique subsaharienne qui n'ont pas d'accord de libre-échange avec les Etats-Unis, ainsi que les investissements américains dans la sous-région, à stimuler la croissance économique sur le continent, à promouvoir un dialogue de haut niveau sur les dossiers pertinents au commerce et aux investissements, à encourager l'intégration économique et à faciliter l'intégration de l'Afrique subsaharienne à l'économie mondiale. L'élément central de l'AGOA est constitué par des avantages commerciaux qui, de pair avec ceux du Système généralisé de préférences (SGP) et du Dispositif tarifaire pour les nations les plus favorisées, permettent à presque tous les produits exportés de pays admissibles à l'AGOA d'entrer sur le marché américain en franchise de douane. Il est à souligner, cependant, qu'outre le faible nombre d'investisseurs américains qui sont allés investir en Afrique, les pays africains concernés par cet accord déplorent souvent les barrières que constituent notamment les subventions agricoles américaines à la production et à l'exportation, entravant les exportations du secteur de l'agriculture africain.