ALGER - Le projet de code de wilaya "consacre" la complémentarité entre instance exécutive et instances élues, pour certains députés tandis que d'autres ont émis "des critiques" sur le projet, ont affirmé mardi à Alger, des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN). Lors d'une séance plénière présidée par Abdelaziz Ziari en présence du ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Daho Ould Kablia, le député Lazhar Hamadou du parti du Front de libération nationale (FLN) a soutenu que ce texte de loi "apporte des solutions à différentes problématiques et contradictions contenues dans l'ancienne loi, notamment en ce qui a trait au fonctionnement de l'Assemblée populaire de wilaya (APW)". M. Hamadou qui a souligné que le texte "définit avec précision les modalités de gestion de l'APW et ses relations avec l'Administration centrale et locale, a insisté sur l'organisation et la définition des prérogatives de l'assemblée". De son côté, le député Rabah Ben Houmar (FLN) a souligné la nécessité de revoir les primes et allocations accordées aux membres des APW et de créer une banque de données au niveau de chaque wilaya en vue donner un nouvel élan au développement local à travers la complémentarité entre les instances exécutive et élue. Par ailleurs, le député Benhalima Bentouiga du Rassemblement national démocratique (RND) a jugé nécessaire que le nouveau code de wilaya consacre "une répartition équitable des richesses entre les différentes régions du pays en leur accordant les moyens nécessaires à la promotion de leur économie et à l'amélioration du niveau de vie du citoyen". Pour sa part, le député Bouzid Boukali (RND) a estimé que le projet de code de wilaya "comporte une grande contradiction" en ce sens qu'il n'existe pas de cohésion entre les pouvoirs exécutif et élu. De son côté, le député Ettahar Abdi du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a souligné que la wilaya et la commune constituent le "moteur" de la prise en charge à l'échelon officiel des préoccupations à l'échelon local" d'où la nécessité de les libérer de la bureaucratie". Il a, dans ce contexte, déploré le fait que le texte "fasse du wali le principal acteur dans la gestion des affaires de la wilaya et écarte les élus et l'Assemblée populaire de wilaya (APW)". La députée Nadia Chouitem du Parti des travailleurs (PT) a indiqué que si le projet de code "consacre la pérennité de la République" il "ne renforce pas la démocratie locale", soulignant la nécessité de conférer "un véritable pouvoir" à l'Assemblée élue, car, estime-t-elle, ce code "empêche l'élu d'accomplir plusieurs missions". Pour sa part, le député Abdelkader Drihem du Front national algérien (FNA) considère que "le code en vigueur (code de wilaya de 1990) comporte des contradictions et consacre certains comportements négatifs", ajoutant que cette situation a poussé les acteurs à "revendiquer l'amendement du code de façon à garantir l'intérêt public et permettre à l'élu de remplir pleinement son rôle". Tout en soulignant que l'ancien code avait limité le rôle des élus, M. Drihem a critiqué l'article 66 du projet de code définissant les motifs de retrait de confiance du président de l'APW. Il a, dans ce contexte, mis l'accent sur la nécessité de définir les prérogatives du wali, estimant que ce projet de code accorde toutes les prérogatives à ce dernier.